Canards, cents et destinées ! est une histoire en bande dessinée de quinze planches scénarisée et dessinée par Don Rosa, publiée pour la première fois le 12 juin 1995 en Finlande. Elle met en scène Donald Duck, ses trois neveux Riri, Fifi et Loulou Duck, Miss Tick, Algorab, Balthazar Picsou, et des personnages de sa jeunesse dont son père, sa mère, ses sœurs ainsi que Howard Flairsou. Elle se déroule à Donaldville et essentiellement à Glasgow, en Écosse, dans le passé de Balthazar Picsou.
Résumé complet[]
Alors que Balthazar Picsou raconte à ses neveux comment il a gagné son premier sou, Miss Tick l’espionne par l’intermédiaire de sa boule de cristal. La sorcière s’intéresse à cette histoire, car elle souhaite posséder le premier sou de Picsou, pour créer une amulette, qui lui permettrait de changer tout ce qu’elle toucherait en or. Elle se rend compte qu’un Picsou de dix ans serait sûrement plus facile à voler que le Picsou actuel. Elle décide donc d’utiliser une bougie extra-temporelle, qui l’enverra dans le passé pendant une heure. Après avoir placé quelques objets autour de la bougie pour qu’elle l’envoie à Glasgow, en Écosse, le jour où Picsou gagna son premier sou, Miss Tick allume la bougie, qui la transporte à ladite époque.
Bien vite, elle transforme ses vêtements pour éviter d’attirer l'attention. Comme elle ne dispose que d’une heure, Miss Tick se dépêche de prendre un cab... Mais celui-ci est déjà occupé par Howard Flairsou, un américain nouveau-riche, devenu millionnaire en Californie, pendant la ruée vers l’or de 1849. Miss Tick, ne supportant pas ces vantardises, lui répond qu’elle connaît un canard qui pourrait le faire passer pour un simple clochard, dans l’avenir. Howard, touché par ses propos, va se souvenir de son passé misérable. Voyant des enfants pauvres jouant dans la rue, il va leurs lancer quelques pièces. Miss Tick comprend immédiatement que la première pièce de Picsou, qui est une pièce américaine, fait probablement parti des pièces que Howard vient de lancer, et elle se précipite pour les récupérer.
La sorcière arrache alors une pièce des mains d’une petite fille. En l’examinant de près, elle reconnaît la date et l’encoche caractérisant la pièce. Mais la petite fille téméraire, récupère son sou. Miss Tick remarquant la présence d’un agent de police, renonce à prendre la pièce de force, et tente de racheter le sou. Mais la petite fille et sa sœur l’ont déjà donné à leur père, en qui la sorcière reconnaît Balthazar Picsou. Il s’agit en réalité de Fergus McPicsou, le père de Balthazar Picsou, et les deux petites filles ne sont autre que les petites sœurs de Picsou. Miss Tick va tenter de racheter le sou pour dix livres. Mais Fergus, qui croit que la pièce américaine pourrait inspirer son fils, va refuser (en réalité, il attend que Miss Tick fasse une offre plus juteuse). La sorcière finit par lui lancer une bombe à Plof.
Elle profite alors de l'inconscience de Fergus pour prendre la pièce et s’enfuir. Cependant, le canard revient vite à lui et s’élance à la poursuite de la sorcière. Elle prend la place du cocher, qui conduisait le cab d’Howard Flairsou et fonce à travers les rues de Glasgow. Fergus n’est pas en reste : il saute sur une charrette qu’il lance à la poursuite de la sorcière. Cet épisode rappellera à Miss Tick, avec semble-t-il une certaine forme de nostalgie, les nombreuses courses poursuites entre elle et Balthazar Picsou. Effrayé, Howard Flairsou hurle pour qu’on le laisse descendre. Le cab finit par se renverser devant le port de Glasgow, ce qui permet à Howard de demander un billet pour les États-Unis.
De son coté, Fergus a saisi Miss Tick par les jambes, la tient à l’envers et fait tomber la pièce par terre. Il la récupère, alors que Miss Tick est ébahie par un tel acharnement pour seulement dix cents. Fergus lui répond qu'un shilling est un shilling et que vingt shillings font une livre. Miss Tick se rend compte que son étonnement était effectivement stupide, connaissant les McPicsou. Fergus explique à ses filles qu’il veut qu’un homme ayant des chaussures très boueuses paye Balthazar avec cette pièce, car son fils doit mériter sa paie. Il confie alors cette tâche à Burt le Cantonnier. Miss Tick, voyant la scène de loin, va expliquer au cantonnier qu’elle approuve le projet de Fergus et qu’elle souhaite le récompenser pour l’aide qu’il va y apporter. Elle lui propose alors d’échanger la pièce de dix cents (qui ne vaut pratiquement rien, surtout en Écosse) contre deux shillings : un pour Picsou, un pour le cantonnier. Burt n’hésite pas. Il offre immédiatement la pièce américaine à la sorcière.
Celle-ci bondit littéralement de joie, mais dans son euphorie, elle laisse échapper la pièce, qui roule jusqu’à une bouche d’égout. Miss Tick se précipite, mais c’est finalement un jeune cireur de chaussure qui la récupère in extremis. Il la lui rend volontiers, mais lui fait remarquer que même une petite pièce a de la valeur. Soudain, Miss Tick comprend que ce garçon, n'est autre que Balthazar Picsou, en plus jeune. Elle éructe, car son ennemi juré vient tout juste de lui donner son sou fétiche. Picsou, qui la croit américaine et/ou folle lui propose un cirage en échange de la pièce, mais la sorcière refuse bien vite.
Miss Tick va mettre à profit le temps qui lui reste pour regarder Picsou s’épuiser au travail, pendant qu’il nettoie les bottes du cantonnier. Après une demi-heure à nettoyer les bottes du cantonnier, Picsou s’écroule, inconscient. Pendant ce temps, Burt remarque que « Peachy’s » fait promotion de bière au gingembre pour deux shillings. Et comme grâce à Miss tick, il a deux shillings sur lui, il se dit qu’il pourra toujours payer Picsou plus tard, et il rentre pour prendre une bière. Sardonique, Miss Tick se dit que Picsou devra encore attendre longtemps avant de gagner son premier sou. Et brutalement, elle se rend compte de son erreur : elle a volé le premier sou de Picsou avant même qu’il l’ait gagné. Tant que ce sou n’a pas été gagné par Picsou, il ne lui est d’aucune utilité. Elle va donc être obligée de donner elle-même le sou qu’elle convoite tant à son pire ennemi.
Furieuse et honteuse, elle a tout juste le temps de glisser le sou dans la main de Picsou (qui est toujours inconscient), avant que la bougie temporelle ne soit totalement consumée et ne la ramène dans son époque. Alors que Picsou se réveille, il découvre la pièce et se rend compte que cette pièce américaine ne lui sera d’aucune utilité en Écosse. Cette épreuve lui donnera la motivation de devenir le canard le plus riche du monde. Revenue à son époque, Miss Tick, furieuse, voit à travers sa boule de cristal Picsou, assurant qu’il aurait aimé remercier la personne qui lui a donné ce sou si particulier.
En coulisses[]
Genèse de l'histoire[]
L'histoire Canards, cents et destinées ! est souvent appelée « Épisode 0 » dans la chronologie de La Jeunesse de Picsou. En effet, elle fut créée plusieurs mois avant le début du travail de Don Rosa sur cette saga. Dans une interview, l'auteur précise même qu'il en était à la moitié de la création de Canards, cents et destinées ! en 1991 lorsque la responsable éditoriale chez Egmont, Nancy Dejgaard, lui proposa la production de La Jeunesse de Picsou. Cette chronologie explique pourquoi l'histoire ne parut pas avant que les douze premiers épisodes de La Jeunesse ne soient terminés, soit quatre ou cinq ans plus tard.
Cette histoire dans l'œuvre de Don Rosa[]
Cette histoire est considérée comme une préquelle de La Jeunesse de Picsou, où elle est numérotée n°0. Dans cette série, Don Rosa racontait les aventures vécues par Picsou avant qu’il ne rencontre ses neveux. Dans la première aventure, Le Dernier du clan McPicsou, il montrait comment le père de Picsou avait fait en sorte que son fils gagne son premier sou. Toutefois, certaines questions étaient restées en suspend. Comment une pièce américaine a-t-elle pu se retrouver en Écosse ? Et dans quelles circonstances la famille McPicsou a-t-elle trouvée cette pièce ? De plus, le moment exact où Picsou reçoit la pièce n’avait pas été montrée. On n’était donc pas certain que la pièce venait effectivement de Burt le Cantonnier.
Cette aventure permet à Don Rosa de surprendre son lecteur, en lui révélant que la personne qui a remis son premier sou à Picsou serait en fait Miss Tick. On peut remarquer dans cette histoire que Miss Tick, malgré sa ruse, est finalement trop entêtée pour se rendre compte de son erreur : dès le départ, son plan est voué à l’échec, car voler la pièce de Picsou, avant qu’il ne devienne le canard le plus riche du monde, est inutile. La quête de Miss Tick semble donc être davantage de voler le sou à tout prix, plutôt que de forger son amulette. Toutefois, lorsque son but initial lui revient en mémoire, elle est suffisamment intelligente pour prendre sur elle et pour aider son ennemi.
Références[]
- Dans cette aventure, Don Rosa essaie de donner un caractère authentique aussi bien aux costumes qu’à l’environnement. Ainsi, Miss Tick, vêtue d'habits modernes, attire inévitablement l’attention sur elle, et doit se changer ;
- Don Rosa fait intervenir à nouveau un personnage qu'il réutilisera dans L'Aventurier de la colline de cuivre, l’épisode quatre de La Jeunesse de Picsou : Howard Flairsou, ancien mineur, nouveau riche, venu en Écosse visiblement pour trouver l’âme sœur. C’est grâce à lui que la pièce traverse l’océan Atlantique ;
- Tous les personnages de cette aventure ont été déjà vus par ailleurs dans La Jeunesse de Picsou, même s’ils ne doivent pas tous leur paternité à Don Rosa ;
- La scène de poursuite et la manière dont le père de Picsou passe de sa carriole au cab de Miss Tick peuvent faire penser à un autre épisode de La Jeunesse de Picsou, Le Protecteur de Pizen Bluff ;
- Page onze, Miss Tick passe devant les magasins « Paisley’s », qui est une probable référence au bourg royal de Paisley, près de Glasgow ;
- À plusieurs reprises, on voit en arrière-plan les toits de la ville de Glasgow. On remarque un nombre incroyable de cheminées, crachant de gros nuages de fumées noires. À l'époque du récit (1877), la ville est en pleine expansion. C'est la deuxième ville de l'empire du Commonwealth et l'une des villes industrielles les plus importantes au monde.
- L'idée d'un Picsou cireur de chaussures provient d'une histoire de Tony Strobl, Le Blues du Businessman ; devenant rapidement établie, elle sera aussi utilisée par Carl Barks (sur un scénario de Vic Lockman) dans L'ennemi invisible, dont quelques cases ont été recopiées par Don Rosa ;
- Don Rosa s'est amusé à dessiner des scènes identiques, au détail près, dans cette aventure et dans le premier épisode de La Jeunesse de Picsou, Le Dernier du clan McPicsou, par exemple le moment où Picsou se rend compte qu'il a été payé avec une pièce américaine.
Références à cette histoires dans d'autres histoires[]
Cette histoire est référencées l'histoire inédite en français Dangerous Currency, qui prend la suite de l'histoire Les Aventuriers du capital perdu et offre une conclusion aux séries La Bande à Picsou et Myster Mask. Dans celle-ci, Miss Tick utilise en effet une second Bougie Extratemporelle identique à celle de cette histoire pour kidnapper Gérard Mentor.
Les arrières-plans de Don Rosa[]
Outre les gags visuels que Don Rosa adore semer un peu partout dans ses histoires, cette histoire nous permet de suivre le fil de l’aventure grâce à la bougie, représentée en haut de chaque page et qui se consume petit à petit jusqu’à s’éteindre.
De nouveau, Don Rosa glisse le gag visuel spécialement créé pour Matilda Picsou, qui consiste à ce que la fleur de son chapeau perde un pétale par case, jusqu’à n’en avoir plus du tout. Par ailleurs, côté humour, Don Rosa s’amuse toujours à glisser des petits gags visuels.
1ère planche[]
Dans cette première page, Don Rosa introduit un poisson rouge qu'on suivra toute l'histoire : il n'arrive pas à attraper sa nourriture dans la première des deux cases, puis dans la seconde case, extraite de la page 15 de l'histoire, on le voit enfin manger.
On remarque aussi que dans cette seconde case Donald émet, en dormant, le même bruit que sa mère lorsqu'elle était enfant « GLXBLT ».
2e planche[]
Dans cette case, Don Rosa réutilise un de ses gags préférés pour remplir les cases : l'utilisation d'animaux. Un pigeon dort dans une boîte aux lettres et une souris attend patiemment dans l'éclairage de la fenêtre.
4e planche[]
Miss Tick utilise ses pouvoirs pour transformer ses habits et les mettre aux goûts de l'époque. Elle vient de faire une bonne action sans le savoir : le vieil homme qui la regardait ne devrait plus toucher à l'alcool pendant un bon moment.
7 et 8e planches[]
Sur ces deux planches, on peut admirer les effets d'une bombe à plof de Miss Tick en arrière-plan.
- Première case : un chat dort tranquillement et une charrette passe.
- Deuxième case : Miss Tick a lancé sa bombe. Le chat, brutalement réveillé s'enfuit, alors que le cheval qui tirait la charrette grimpe au lampadaire.
- Troisième case : le propriétaire du cheval a quelques difficultés à faire entendre raison à l'équidé, qui ne redescend pas de son lampadaire.
Page 8, Miss Tick vole un cab'... et emporte involontairement la robe de cette dame.
9e planche[]
Page 9, on admire la confrontation sur le toit du cab, entre Miss Tick et Fergus McPicsou. La course poursuite s'achève quand ils heurtent tout les deux l'enseigne du Pub : « The Wounded Duck ». En français le nom de l'enseigne change pour « Au beurre noir ». Dans les deux cas, l'inscription renvoie à l'état des personnages, qui viennent de prendre un sacré coup.
Publications françaises[]
Cette histoire a été publiée neuf fois en France, dans :
- Picsou Magazine n°292 du 7 mai 1996, sous le titre La Jeunesse de Picsou (épisode n°0) ;
- La Jeunesse de Picsou n°0 d'avril 1998, sous le titre La Jeunesse de Picsou (épisode n°0) ;
- Picsou Magazine n°361 du 6 février 2002, sous le titre (épisode n°0) ;
- La Jeunesse de Picsou n°2 du 30 juin 2005, sous le titre 1877 - Canards, Centimes & Destinée ! ;
- Les Trésors de Picsou n°9 du 28 octobre 2009, sous le titre Canards, centimes & destinée ! ;
- Picsou Magazine n°475 du 5 octobre 2011, sous le titre Canards, centimes & destinée ! ;
- La Grande épopée de Picsou n°2 de juillet 2013, sous le titre Canards, cents et destinées ! ;
- Les Trésors de Picsou n°26 du 28 mars 2014, sous le titre Canards, centimes & destinée ! ;
- Les Trésors de Picsou n°37 du 14 décembre 2016, sous le titre Canard, centimes et destinée.
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1re parution : mars 1995 |