Picsou Wiki
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Vous est-il déjà arrivé de lire des histoires dites « censurées » ? Sans aucun doute. Comment cela ? Et bien parce que le point de vue sur les histoires et leur classification change de période en période ou parce que la censure change selon les pays. D'ailleurs, nombre d'œuvres ont été censurées dans l'univers de Donald Duck. Et même parfois, il arrive qu'un auteur s'autocensure alors que le personnage s'apprête à dire un gros mot. Un petit cadre où est inscrit « Censuré ! » remplace alors le mot dans la bulle. On comprend plus aisément ce que le personnage voulait alors dire...

La censure, c'est quoi ?[]

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Donald Duck effectuant le salut nazi dans Der Fuehrer's Face.

La censure a commencé à exister à partir des années 1850. On censurait ou boycottait alors des marques quelconques, les jugeant trop « inappropriées » à la mode actuelle.

Dans les dessins animés, on peut commencer à dater la censure à partir des années 1940. Par exemple, dans les « Tex Avery », on osait facilement caricaturer Adolf Hitler (le dictateur allemand nazi, ayant dirigé l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale) par un loup au piètre savoir intellectuel, et l'insultant par ailleurs par tous les gros mots. Cela étant permit, car il était « l'ennemi de la Nation américaine ».

Chez Disney, par contre, on reste plus strict. Si les dessins animés « Tex Avery » sont destinés aux dix ans à cent ans, les dessins animés Disney, eux, sont plus appropriés aux sept ans à quinze ans. Mais malgré cela, dans « Der Fuehrer's Face » (1943), une chanson ventant le « Führer » (surnom que donnaient les Allemands nazis à Hitler, signifiant « le chef de fil ») est « pro-hitlerienne ». Pour ce dessin animé, on pousse plus loin la haine d'Hitler (toutefois, selon les circonstance, justifiable).

La censure et Carl Barks[]

Le racisme[]

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Les Africains cannibales dans la première version de « Sombre est l'Afrique ! »

Personne n'est épargné par la censure, même pas le grand Carl Barks. On trouvait parfois certaines de ses histoires ayant trop un caractère raciste.

Par exemple, l'histoire « Sombre est l'Afrique ! » (1948) fut censurée pendant de nombreuses années dans beaucoup de pays. C'est seulement dans les années 1980 et 1990 que l'on accepta enfin de republier l'histoire, parue alors seulement dans le numéro 20 de « Boys's and Gril's March of Comics Giveaways » de 1948 et dans le numréo 331 du « Journal de Mickey » de 1958.

Mais pour cela, il fallut modifier un peu le scénario et le dessin de l'histoire : premièrement, les Africains ayant des lèvres « généreuses » dans la version originale, auront des lèvres plus fines dans la version suivante. Deuxièmement, le but premier des Africains dans la version originale était de capturer Donald Duck pour... le manger. Ils étaient donc cannibales. Leur attitude changera dans la deuxième version, pour qu'ils n'aient plus que le rôle de capturer Donald et Riri, Fifi et Loulou Duck.

Mais même avec ces changements, les magazines Disney se tâtent sur la question de publier ou non l'histoire. Finalement en France, « Picsou Magazine » dans son numéro 339 de l'année 2000, osera le faire. Mais la rédaction restera prudente, demandant même à ses lecteurs si l'idée était bonne de publier l'histoire !

Carl Barks verra encore quelques-unes de ses histoires traitées de racistes et où l'on apporta quelques changements. On peut notamment citer « Bombie le zombie » (1949) et « Le Bongo du Congo » (1961).

La violence[]

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Donald, venant de se faire agresser par Lagrogne, dans « Douce nuit ! »

Mais certaines histoires de Carl Barks sont censurées car elles sont jugées trop violentes.

Comme histoire violente ou en tout cas choquante, il y a « Donald pyromaniaque ! » (1946). Dans la première version de Barks, à la fin, Donald se retrouve en prison pour avoir mis le feu au juge du tribunal de Donaldville. Selon les éditeurs de l'époque, Donald n'avait pas du tout un attitude correcte... Ils ont donc fait remplacer les deux dernières cases en les faisant redessiner par Tom McKimson, Dan Noonan ou Carl Buettner. Et du coup, toute l'histoire n'est en fait qu'un cauchemar rêvé par Donald, et la morale du personnage est sauve...

Il y a aussi l'histoire « Douce nuit ! », où Achille Lagrogne, le voisin ronchon et désagréable de Donald, a une attitude violente face à son voisin, le forçant à hurler dans la nuit sans aucun but. D'ailleurs, il y a plusieurs bagarres assez violentes entre Lagrogne et Donald. C'est pour cela que l'histoire, écrite le 31 août 1945, ne sortit pour la première fois qu'en 1976, dans le magazine hollandais « Inkt », au numéro 6.

Aussi, certaines bagarres entre Donald et sa compagne Daisy Duck ont été censurées, car le caractère et la violence de Daisy étaient jugés « indignes d'une femme ».

Les références à la guerre[]

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Apparition du livre « Mein Kampf » (en rouge).

Dans l'histoire « Poisson d'avril » (1951), « Mein Kampf » (« Mon combat » en français), le livre écrit par le dictateur allemand Hitler, apparait dans la décharge de Donaldville. Malgré que la guerre soit achevée bientôt depuis six ans, elle reste encrée dans les mémoires à tout jamais. L'apparition de ce livre choque à notre époque, mais Carl Barks montre le seul endroit convenable où il a une place : dans une décharge...

La censure et Don Rosa[]

Eh oui, même le savant Don Rosa a vu certaines parties de ses histoires censurées. Comme nous le montre le site Duckhunt, par une traduction de l'anglais signée par le site Puissance Picsou...

« La Guerre des Windigos »[]

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Balthazar Picsou, attaché au « poteau de torture ». (© Puissance Picsou)

L'histoire « La Guerre des Windigos » a été interdite aux États-Unis. Elle a été qualifiée de « politiquement incorrecte » car son sujet porte sur un groupe ethnique.

«  Un responsable de Disney l’interdit car tous les indiens se ressemblaient, ce que le type considéra comme un stéréotype insultant. Et oui, cela signifie que cette histoire originale de Barks elle aussi ne peut jamais plus être utilisée dans les comics américains. En outre, uniquement parce que j’étais très désireux de voir cette histoire particulière imprimée en anglais, en raison de la charge de travail supplémentaire que j’avais mis dans les dialogues des personnages, je proposai de retirer tous les Peewagah sauf le chef. Je ne suis pas sur de savoir comment les rendre tous différents… Ou comment expliquer aux lecteurs pourquoi les Peewagah ne ressemblent pas à ce à quoi ils sont supposés ressembler, mais nous avons fait l’offre et si tel était le problème, nous pourrons publier cette histoire en Amérique, même sous une forme censurée. Une publication censurée n’est elle pas mieux que rien ?  »

— Don Rosa

« La Jeunesse de Picsou »[]

Dans « La Terreur du Transvaal », un Mickey Mouse aplati est visible sous la patte d'un éléphant. Dans la version américaine, le Mickey n'est plus là ! La magie y serait-elle pour quelque chose ?

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Le crâne de l'homme sur l'affiche, dans la version française. (© Puissance Picsou)

Dans « L'Empereur du Klondike », le crâne d'un homme sur une affiche est percé par une balle de revolver. Dans la version américaine, plus de balle, seul un crâne bien lisse !

«  Page quatre, deuxième dessin, après le coup de revolver, vous voyez le visage dans l’affiche sur le mur qui regarde vers le haut ? Un impact de balle est censé se trouver au milieu du front. Peut être Disney pensait que ça avait l’air dangereux et que les mômes pourraient essayer de faire des impacts de balle dans leur front à la maison ? Mais pour rendre à César ce qui est à César, je félicite Disney pour avoir autorisé une histoire comme celle-là aux États-Unis, quelques menus changements mis à part.  »

— Don Rosa

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Dans la version française, à gauche, le revolver est pointé vers Picsou. À droite, dans la version américaine, le revoler n'est plus sur Picsou mais en l'air, et le bec de Picsou est plus long ! (© Puissance Picsou)

Dans « Buck Picsou des Badlands », Jesse James et ses hommes pointent des revolvers vers Picsou. Dans la version américaine, les bandits ne tendent à l'adresse de Picsou plus que leurs... doigts ! Toutefois, des revolvers sont aussi pointés vers Picsou dans l'épisode « Le Bâtisseur d'empires du Calisota ». Mais dans la version américaine, ils sont tous toujours là.

«  Disney est en train de demander à Gladstone de changer le dessin page trois et quatre et de retirer les pistolets pointés sur le visage de Picsou. Apparemment, il [Disney] est d’accord pour montrer des pistolets, mais ils ne peuvent être utilisés que pour tirer en l’air afin d’attirer l’attention des gens ou quelque chose comme ça. Je pense qu’ils prendront une photocopie du dessin et qu’ils détourneront les mains pour pointer le pistolet en l’air plutôt que vers Picsou. Je n’ai vraiment pas d’objection à faire, même si ce changement est si minime qu’il parait stupide.  »

— Don Rosa

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Version française (à gauche) et version américaine (à droite). (© Puissance Picsou)

Dans « Le Bâtisseur d'empires du Calisota », Gladstone a ôté un pieux vaudou au milieu de la version américaine, sur ordre de Disney.

« Si Donald n'existait pas... »[]

Dans « Si Donald n'existait pas », le premier Mickey en bas à gauche dans la vitrine du dessin, page quatre, case six, a été ôté de la version américaine. Mais, aussi bizarre que cela puisse paraître, pas le second, case neuf ! Cela est incompréhensible.

« Un problème de taille »[]

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Une des parties supprimées de l'histoire dans la version américaine. (© Puissance Picsou)

Certaines parties de l'histoire « Un problème de taille » furent supprimées dans la version américaine de l'histoire. Pourquoi ?

«  Disney pour autoriser la publication d’« Un problème de taille » aux États-Unis, a exigé la suppression de dizaines de cases, représentant au total 2 ou 3 pages de l’histoire. Ces cases traitent A) une puce sur un Rapetou B) un pruneau dans la poche d’un Rapetou, un Rapetou se grattant, un Rapetou se grattant la tête à cause d'une puce. Le nouveau concept politiquement incorrect qui ne devra plus se voir dans une bande-dessinée de Disney est « hygiène personnelle ». Voir un indien se gratter la tête est absolument exclu. N’y pensez même pas.  »

— Don Rosa

La censure n'est pas sans reproche[]

Parfois, la censure oublie une histoire, cela étant toutefois très rare. Mais un des exemples les plus marquants est celui de l'histoire « Donaldissimo », parue en France dans le « Mickey Parade » nouvelle série numéro 17. L'histoire raconte la vie d'un ancêtre de Donald, on y voit clairement un descendant de Pat Hibulaire décapiter un pauvre canard, père du héros de cette aventure. Point de suggestion ici, tout y étant clairement montré. La censure n'est donc pas parfaite et sans reproche...

Conclusion[]

La censure chez Disney est parfois très absurde, surtout depuis le milieu des années 1990. S'il y avait moins de censures avant, elles restaient toutefois plus graves et très souvent justes.

Pour aller plus loin[]

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