- Le mystère des chandeliers
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Le mystère des chandeliers est une histoire en bande dessinée scénarisée et dessinée par Giovan Battista Carpi, publiée pour la première fois en Italie du 23 avril au 7 mai 1989. Cette aventure, librement inspirée du roman Les Misérables de Victor Hugo, met en scène Balthazar Picsou, Donald Duck, Riri, Fifi et Loulou Duck, Picaljean (sosie et ancêtre de Balthazar Picsou, et transposition de Jean Valjean), Cosette (ressemblant, enfant, à une des nièces de Daisy ou à Zaza Vanderquack, et sosie, adulte, de Daisy Duck), Donald Pontmercy (sosie de Donald Duck et transposition de Marius Pontmercy), Gavroche (à qui est adjoint deux frères jumeaux, pour en faire les sosies de Riri, Fifi et Loulou), les Thénardier (sosies de Pat Hibulaire et Gertrude), et Javert (qui ressemble au Yanez de l'autre parodie de Carpi Sandoduck et la perle noire). Il y a même des sosies de John Flairsou (Lacane) et des frères Rapetou. Bien que Picsou raconte l'histoire à ses neveux à notre époque depuis Donaldville, l'intrigue se déroule en France, au XIXème siècle.
Synopsis[]
Picsou, fuyant un inspecteur du fisc, se réfugie chez Donald et ses neveux, à un moment où Riri, Fifi et Loulou se plaignaient de la panne de leur poste de télévision le soir de la diffusion d'un film adapté des Misérables. Le milliardaire décide alors de leur raconter l'histoire de son ancêtre Picaljean, qui aurait, selon ses dires, inspiré Victor Hugo pour la rédaction de son roman. C'est le début d'une passionnante soirée durant laquelle Balthazar va captiver ses neveux avec l'histoire pleine de rebondissements de son évadé d'ancêtre, qui doit se battre sur trois fronts : échapper à l'inspecteur Javert qui le pourchasse, assurer le bonheur de sa fille adoptive Cosette et trouver le trésor de Charlemagne, caché dans Paris...
Résumé complet[]
Au XIXème siècle, dans la France post-napoléonienne, Picaljean est un homme honnête mais pauvre. Condamné à deux ans de prison pour vol de pain, il tente de multiples tentatives d'évasion mais, toujours rattrapé par l'implacable inspecteur Javert, il échoue et voit même sa peine prolongée. Il finit toutefois par atteindre son but et les policiers vont même jusqu'à le croire mort. Il trouve refuge chez le brave M. Myriel qui le prend en pitié et le sauve des policiers, allant jusqu'à lui offrir ses candélabres (ou chandeliers), que Picaljean promet de conserver comme "un symbole de la bonté humaine".
Une nouvelle vie commence pour Picaljean qui, sous le nom de M. Madeleine, s'installe à Montreuil et s'y fait élire maire. Il aurait pu vivre longtemps ainsi, mais rencontre Javert qui, s'il fait mine de ne pas le reconnaître, comprend qu'il a affaire au bagnard qu'il croyait mort. Le maire, paniqué, s'enfuit et se réfugie dans la forêt de Montfermeil où il rencontre les Thénardier, aubergistes antipathiques et cupides, ainsi que Cosette, leur petite servante, une gamine abandonnée qu'ils exploitent sans aucun scrupule. Picaljean, pressentant l'arrivée de Javert à l'auberge, s'enfuit durant la nuit, emportant sans le savoir la petite Cosette qui ne veut plus vivre avec ses patrons. Peu après, les aubergistes reçoivent la visite de Lacane, ancien secrétaire de Napoléon Bonaparte à qui le père Thénardier avait dérobé des candélabres plusieurs années auparavant. Il lui dévoile que ces candélabres doivent mener au trésor de Charlemagne ; ils partent alors, tous les deux, à leur recherche. Ils découvrent rapidement que Picaljean en est le propriétaire actuel et s'installent à Paris pour le chercher.
Picaljean vit maintenant dans la capitale avec Cosette qu'il a adoptée et à qui il est lié par un profond amour paternel. Un soir, il croise Javert, et s'enfuit avec Cosette, aidé par des bandits vivant dans les égouts de Paris : les Rapetou. Les années passent : Picaljean, devenu M. Leblanc, a une vie tranquille avec Cosette, désormais une jeune fille rêvant d'amour et de vie mondaine. Elle rencontre Donald Pontmercy, jeune poète qui lui fait la cour mais que repousse Picajean à cause de sa pauvreté. Donald s'entête, aidé de ses amis : Gavroche et ses frères, trois gamins abandonnés.
Peu après, Thénardier et Lacane, associés avec les Rapetou, enlèvent Cosette et exigent, comme rançon, les candélabres. Croyant arranger la situation, Pontmercy demande de l'aide à... Javert. Picaljean s'échappe de nouveau et, aidé du soupirant de sa fille et des amis de celui-ci, il va tenter de libérer Cosette tout en échappant à la police... Et un troisième objectif ne va pas tarder à s'imposer : retrouver le trésor de Charlemagne...En coulisses[]
Une histoire adaptée des Misérables[]
Avec cette bande dessinée, Giovan Battista Carpi rend hommage à la littérature française en revisitant un classique du XIXème siècle : Les Misérables de Victor Hugo. Toutefois, comme dans la plupart des parodies Disney, l'adaptation est loin d'être fidèle.
On ne trouve que quelques allusions au roman original, notamment dans le "casting" (Valjean, Cosette, Javert, Pontmercy, Gavroche), la manière dont font connaissance Valjean et Cosette, les différentes étapes de la folle fuite de Valjean pendant vingt ans, et les relations entre les personnages (amour paternel de Valjean pour Cosette, haine entre Thénardier et Valjean, poursuite effrénée de Valjean par Javert, amour entre Cosette et Pontmercy, ...).
De nombreux éléments tragiques sont omis (le personnage de la mère de Cosette : Fantine, la mort de Gavroche, le suicide de Javert, la brouille entre Pontmercy et Valjean, la séparation de Cosette et Valjean et enfin la mort de celui-ci). Sans oublier l'événement central du roman : la révolution de 1830, totalement absente dans la BD si l'on excepte une petite allusion aux mouvements féministes à la fin de l'histoire.
On note aussi la création d'éléments totalement nouveaux et très "disneyiens" : l'exemple le plus flagrant en est la chasse au trésor, qui devient le centre du récit... alors qu'elle n'est absolument pas présente dans le roman d'origine.
Parce qu'elle garde les éléments de base de l’œuvre de l'écrivain mais en élimine aussi beaucoup tout en en créant de nouveaux, on peut dire que Le mystère des chandeliers est simplement une très libre adaptation ainsi qu'une porte d'entrée vers l'univers de Hugo.
Une parodie Disney[]
Le mystère des chandeliers est ce que l'on appelle une parodie. Ce genre de BD Disney typiques de l'école italienne, qui s'inspirent en général d'œuvres littéraires ou d'événements historiques, est né en 1949 avec L'inferno di Topolino (1949) de Guido Martina et d'Angelo Bioletto, où Mickey et Dingo revisitaient L'Enfer de Dante Alighieri. Comme souvent, dans Le mystère des chandeliers, ce ne sont pas les personnages Disney qui vivent directement l'aventure, mais des sosies ou des ancêtres : Picsou et ses neveux ne sont présents que pour raconter et commenter l'histoire de Picaljean. On peut aussi noter un élément récurrent dans les parodies : un univers principal est utilisé (celui de Donald) mais des membres de l'autre univers (en l’occurrence, celui de Mickey) font aussi partie de l'histoire : des sosies de Pat Hibulaire et Gertrude.
Publications françaises[]
En France, on peut découvrir l'histoire dans l'album Dargaud Disney Aventure n°1 (Le mystère des chandeliers) de mars 1991, ainsi que dans le Super Picsou Géant n°101 de janvier 2001.
Reconnaissance[]
L'histoire est considérée comme l'une des parodies (et en général l'une des histoires de création italienne) les plus appréciées par le public, étant très souvent dans le top 100 du classement Inducks (jusqu'à la 33ème place en avril 2015).