La Lettre du père Noël est une histoire en bandes dessinées de vingt-quatre pages écrite et dessinée par Carl Barks en juin 1949 et publiée en décembre de la même année dans Walt Disney's Christmas Parade n°1. Elle met en scène Donald Duck, Riri, Fifi et Loulou Duck, Balthazar Picsou, le père Noël et le juge Hibou, dont c'est la deuxième apparition. Elle se déroule entièrement à Donaldville pendant la période de Noël.
Donald l'étourdi a oublié d'envoyer la lettre de ses neveux au père Noël. Une seule solution : la lire et acheter soi-même les cadeaux. Toutefois, un problème de taille s'oppose à lui : Riri, Fifi, Loulou avaient demandé rien de moins qu'une grue mécanique comme cadeau. Donald court emprunter à son oncle Picsou les millions nécessaires à son achat. S'apercevant que son geste sera attribué au père Noël, Picsou, démontrant toute son avarice, décide d'acheter une autre grue...
Résumé complet[]
Attention. Le texte qui suit dévoile certains moments-clés de l’intrigue du récit.
La veille de Noël à Donaldville, Riri, Fifi, Loulou et leur oncle Donald s'amusent à regarder les pelleteuses se déplacer sur un chantier. Les trois neveux en profitent pour en apprendre davantage sur le fonctionnement de ces machines, alors que Donald préférerait rentrer chez lui pour être bien au chaud, d'autant plus qu'il n'a pas à acheter les cadeaux puisqu'il laisse le Père Noël s'en occuper cette année.
Mais en cherchant son cache-oreilles dans sa veste, il tombe sur la fameuse lettre que les enfants avaient écrite, se rendant compte qu'il ne l'a pas postée. Donald décide aussitôt de remplacer le Père Noël en achetant le cadeau de ses neveux. Il ouvre pour cela l'enveloppe, et découvre la demande des enfants : une pelleteuse. D'abord étonné, il se demande ensuite comment il pourrait acheter un tel engin.
La première chose qui lui vient à l'esprit est de se rendre chez son oncle Picsou pour obtenir un peu d'argent. Mais le milliardaire refuse catégoriquement, se lançant dans une bataille de sacs de billets avec Donald. Au bout d'un moment, ce dernier lui explique que c'est un cadeau de noël pour ses neveux, ce qui fait changer d'avis Picsou qui remet l'argent à Donald. Mais en entendant que ce dernier compte faire croire que c'est le Père Noël qui a apporté la pelleteuse, Picsou décide d'en acheter une deuxième, précisant « offerte par l'Oncle Picsou » pour se faire remercier.
Donald finit par trouver une pelleteuse libre, mais croise Picsou au coin d'une rue, lui aussi au volant d'une pelleteuse. S'engage alors un combat de géants, chacun cherchant à détruire la machine de l'autre. Si bien que les deux canards finissent au tribunal et écopent d'une amende d'un million de dollars. Quelque temps plus tard, Donald et Picsou trouvent un stratagème pour que Riri, Fifi et Loulou ne soient pas trop tristes.
Ces derniers attendent d'ailleurs toujours le Père Noël à la maison. Picsou demande à Donald de se déguiser en Père Noël pour expliquer aux trois canetons qu'il est à court de pelleteuse cette année. Donald se met donc à descendre dans la cheminée et rencontre ses neveux qui le prennent pour le véritable Père Noël. Excités, Riri, Fifi et Loulou lui pose mille questions, voulant même le peser. Pour paraître plus lourd, Donald remplit donc son costume de haricots secs, puis se réfugie dans la douche pour éteindre sa veste qui vient de prendre feu. Mais avec l'eau, les haricots gonflent et Donald s'enfuit avant que le costume n'explose : il passe par la cheminée, mais reste coincé à l'intérieur.
En voyant cela, Picsou décide de prendre les choses en main et de se faire passer lui aussi pour le Père Noël : il explique alors aux enfants qu'il fallait plutôt demander à l'Oncle Picsou qui aurait pu leur offrir la pelleteuse. Mais Donald réussit à s'échapper de la cheminée et commence à se disputer avec son oncle. Dans la bataille, la lettre des enfants tombe par terre et Riri, Fifi et Loulou se rendent compte que l'enveloppe n'a pas été tamponnée, ce qui signifie que Donald ne l'avait pas postée. Ils comprennent ainsi qu'ils ont devant eux leurs oncles déguisés. Mais à ce moment là, le vrai Père Noël arrive par la cheminée, sortant de sa hotte une pelleteuse miniature, ce que souhaitaient les trois canards. Alors qu'il ressort sur le toit, Donald lui demande un pense-bête pour ne plus oublier de poster une lettre. Ce à quoi Picsou répond : « je le lui en achèterai, et même l'usine qui les fabrique s'il le faut ! »
En coulisses[]
Commentaires et analyse[]
Au même titre que Noël pour Pauvreville, publiée deux ans et demi plus tard, La Lettre du père Noël est généralement considérée comme l'une des meilleures histoires sur le thème de Noël réalisées par Carl Barks. Pourtant, ces deux bandes dessinées sont diamétralement différentes : alors que Noël pour Pauvreville est bien plus sobre, bon enfant et possède un réel esprit de Noël, La Lettre du père Noël s'avère être l'une des histoires slapstick – un genre d'humour impliquant une part de violence physique volontairement exagérée – les plus mémorables de Barks.
Par ailleurs, il existe une autre différence de taille entre les deux histoires : la présence du père Noël. Il faut savoir qu'à travers l'œuvre de Barks, l'existence du père Noël n'est presque jamais prouvée et le personnage n'est ainsi pas représenté physiquement. Par exemple, il n'y a pas d'indication qu'il existe réellement dans Noël pour Pauvreville, bien qu'il soit évoqué plusieurs fois. A l'inverse, dans La Lettre du père Noël, le père Noël est un personnage secondaire assez important et surtout représenté en chaire et en os, et c'est bien l'une des seules histoires de l'homme des canards où c'est le cas.
La Lettre du père Noël marque la septième apparition de Balthazar Picsou, mais seulement la première dans laquelle il est montré entouré de monticules d'argent. Par ailleurs, sa personnalité n'a pas encore été très bien définie, et, comme nous pouvons le voir au moment où il se bat avec Donald à coups de sacs remplis de billets, la hiérarchie entre les deux canards est bien plus équivalente que dans les futures histoires mettant en scène les deux personnages. Ici, Donald et Picsou se battent chacun avec la même force et la même violence, alors que le vieil avare prendra petit à petit l'ascendant psychologique et hiérarchique sur son neveu. A partir de cette histoire, Donald ne se montrera plus que très rarement violent physiquement envers son oncle.
Concernant également l'attitude des personnages, on peut noter que Picsou est encore montré dans cette histoire comme étant un vieux pingre agressif et sans cœur, à l'image de son caractère dans Noël sur le mont Ours, une autre histoire de Noël qui se trouve aussi être sa première apparition. Son caractère changera progressivement dans les histoires qui suivront pour devenir moins acariâtre. De plus, l'autosatisfaction et la volonté de Picsou de prouver par tous les moyens qu'il est celui qui a offert une grue à ses petits-neveux contrastent avec son état d'esprit dans les années qui vont suivre, se montrant bien moins préoccupé par ce que les gens pensent de lui. En outre, il est à souligner que Riri, Fifi et Loulou sont dans cette histoire bien plus crédules et puérils qu'à l'accoutumée.
La scène de combat entre les grues mécaniques de Picsou et Donald est considérée comme l'une des scènes les plus mémorables de toute l'œuvre de Barks. La destruction progressive des deux machines résonne ainsi presque comme une scène de guerre dans un vacarme clairement perceptible. L'Homme des canards montre ainsi le contraste entre l'esprit de Noël et l'attitude qu'adoptent Picsou et Donald, conditionnée par leurs égos respectifs. Cette violence tranche avec les futures histoires de Noël réalisées par Barks, jugées bien plus douces et sentimentales, à commencer par Noël pour Pauvrevile. Il existe une raison à cela : après sa retraite, Carl Barks indiqua dans plusieurs interviews qu'il avait abandonné la création de cases telles que celles de la bataille de grues dans La Lettre du père Noël car il savait pertinemment que Western, son éditeur, les aurait tout simplement coupées.
Publications françaises[]
Cette histoire, en raison de son caractère « culte », a été publiée pas moins de neuf fois en France, dans :
Le Journal de Mickey n°30 du 21 décembre 1952, sous le titre Donald et la lettre au père Noël,
Les aventures explosives de Donald du premier trimestre 1976, sous le titre Donald roi du bulldozer,
Donald 1944-1954 de septembre 1982, sous le titre Donald, roi du buldozer,
Picsou Magazine n°191 du 16 décembre 1987, sous le titre Noël à toute vapeur,
Picsou Magazine n°323 du 1er décembre 1998, sous le titre La Lettre au père Noël,