Picsou Wiki
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Picsou et la pierre philosophale est une histoire en bande dessinée, créée par Carl Barks en juin 1955. Elle met en scène Balthazar Picsou, Donald Duck, Riri, Fifi et Loulou et Maurice Barbedrue. Elle se passe à Donaldville et dans divers pays.

Histoire

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Attention. Le texte qui suit dévoile certains moments-clés de l’intrigue du récit.


Prologue

Picsou cherche des informations dans de vieux grimoires sur la fabuleuse pierre philosophale, qui aurait le pouvoir de change les métaux en or, par simple contact. Un vieil alchimiste aurait trouvé le secret de la fabrication de la pierre philosophale, en unissant du mercure au souffre et d'autres substances. Picsou espère la trouver là ou elle y était il y a 845 ans, et convoque son neveu pour qu'il entreprenne avec lui la quête de la boule génératrice d'or.

En croisière

Nous retrouvons Picsou et Donald, rejoins par Riri, Fifi et Loulou. Ils sont en route pour l'Allemagne, pour visiter un vieux château de la Forêt-Noire. En lisant le grimoire sur le bateau, Donald s'étonne de partir pour l'Allemagne alors que la pierre aurait disparu en Palestine. Picsou lui explique : dans un autre livre il a lu qu'un chevalier rentré des croisades se serait arrêté dans le vieux château pour la nuit et aurait payé sa pension avec une curieuse pierre jaune... provenant de Palestine ! Le reste de la croisière se passe sans histoire et Picsou et ses neveux arrivent à destination.

La Forêt-Noire

Il s'agit d'une vieux château tombant presque en ruines que Picsou et ses neveux vont visiter. Ils commencent par chercher des traces de poussière d'or qui auraient étés laissés par la pierre à l'aide d'une loupe. Un des canetons aperçoit alors une table couverte d'or ! Picsou confirme qu'il s'agit d'or pur et nos amis commencent à chercher dans la pièce pour essayer de trouver la cachette de la pierre. Picsou se rappelle qu'au Moyen-Age, les gens creusaient des niches dans les murs. C'est finalement Loulou qui trouve la cachette secrète, sur la suggestion de Picsou. Il affirme que quelque chose brille au fond ! Picsou plonge sa main dans la niche, mais il ne s'agit en réalité que d'un parchemin écrit en latin. Le vieil avare le lit, mais il s'effondre quelques secondes après, désespéré. Le parchemin indique que la pierre a été emportée à Rome par un étudiant pour être montrée au pape. Impossible de la retrouver là-bas après toutes ces années. Ils remettent donc le parchemin en place et ressortent du château. Ils croisent alors un curieux petit barbu qu'ils ont déjà vu sur le bateau et qui se met aussi à fouiller la vieille bâtisse. Picsou, qui ne veut laisser personne le devancer, décide alors de se rendre à Rome, si mince soient ses chances, pour retrouver la trace de la pierre.

Analyse et commentaires

Cette partie contient du texte paru dans « La Dynastie Donald Duck » (© Éditions Glénat)

La légende de la pierre philosophale

Pour cette histoire, Barks s'inspire de la légende de la pierre philosophale. Le magnat de Donaldville n'est en effet pas le premier à s'y intéresser. Au XVIIe siècle par exemple, le médecin et alchimiste flamand Jean-Baptiste Van Helmont déclarait l'avoir vue et manipulée plusieurs fois. « Je l'ai touchée de mes mains. Elle avait la couleur de la poudre de safran, mais elle était plus compacte, et elle brillait comme du verre pilé. Je la posai dans un creuset et l'appuyai sur du vif-argent, et celui-ci cessa de bouillir; après qu'il fut versé, il y avait huit onces et onze grammes d'or pur. » Même Descartes, Leibniz et Newton avaient foi dans les possibilités de l'alchimie de transmuter les métaux.

Plus pragmatique, l'écrivain public parisien Nicolas Flamel se serait, vers 1830, fabriqué une pierre philosophale après en avoir déchiffré la formule dans le Livre d'Abraham, dont il était entré en possession par hasard. Et s'il s'agissait du même livre que Picsou consulte au début de l'aventure imaginée par Barks ? Ce lourd volume à la reliure épaisse « écrit à la mine de plomb sur des feuilles d'écorce, étrangement colorée [...] avait été écrit pour aider les Juifs de France à payer les taxes de l'Empire en leur apprenant à transformer en or les métaux sans valeur », selon Flamel.

Quant à l'origine de la pierre, plusieurs légendes racontent que, il y a deux milles ans, les Arabes apprirent dans l'Antique Égypte un savoir particulier, l'alchimie (al khemiia, littéralement l'art de la terre de Khem, nom arabe de l’Égypte). Ils l'amenèrent en Europe au Moyen-Age. Le projet philosophique de cette discipline, entre magie et chimie, visait à transformer l'homme (matière brute) en une sorte de demi-dieu, dont le symbole était la célèbre pierre philosophale. Cependant, dépouillée de ses oripeaux symboliques, la pierre miraculeuse aurait eu, beaucoup plus prosaïquement, le pouvoir de transformer les métaux vils en or, en vertu d'influence magique et avec l'ajout de préparations chimiques. De là, la pierre aurait pu atterrir dans le palais du roi Salomon, et, bien sûr, dans les trésors réunis par les Templiers, ceux-ci étant entrés en possession de toutes les richesses contenues dans le palais du roi de Jérusalem.

Cette idée de transformer les métaux en un autre n'est pas aussi farfelue qu'il n'y paraît. Les techniques modernes permettent de changer réellement le plomb en or, le vieux rêve des alchimistes. Mais une telle opération, qui nécessite de chauffer le plomb à sa température de fusion avant de le faire passer dans un champ électromagnétique, puis dans un cyclotron, ne permet d'obtenir qu'une quantité infime d'or, pour un coût beaucoup plus élevé que sa valeur. La pierre philosophale n'est pas encore inventée !

La légende de Thésée et du fil d'Ariane

Les pérégrinations européennes de Picsou et ses neveux à la recherche de la pierre philosophale vont les mener jusqu'en Crète, où ils découvrent l'entrée du labyrinthe construit par Dédale pour le roi Minos. C'est là que le jeune athénien Thésée avait rencontré le Minotaure, une épouvantable créature mi-homme, mi-taureau, qui avait la fâcheuse habitude de dévorer ceux qui s'aventuraient dans son tortueux domaine, et à qui on donnait chaque année des jeunes hommes et des jeunes filles de l'île en sacrifice.

Selon la légende, Thésée le tua et réussit à retrouver la sortie en suivant un fil que lui avait donné Ariane, la fille du richissime roi Minos. En réalité, Minos était un roi cruel et sans pitié, qui était à l'origine de la création du Minotaure (d'où la fusion des deux noms Minos et taureau) mais qu'il ne contrôla plus ensuite. Il demanda donc à Dédale de construire le labyrinthe pour enfermer sa monstrueuse création.

Mais une fois encore, Carl Barks "dégonfle" les mythes qui, dans l'Antiquité, célébraient la gloire et la richesse, en montrant les aspects moins exaltants. La verve satirique du grand conteur de l'Oregon s'exerce aux dépens de ce qui, dans le passé, était environné d'une aura sacrée, et qu'il dénonce comme une tromperie. Aux aspects irrationnels des mythes, Barks préfère les explications plus raisonnables et amusantes. Il montre ainsi que, quel que soit le mythe traité (ou maltraité), tout ce qui brille n'est pas or.

Le personnage de monsieur Barbedrue

Dans La Pierre philosophale, Barks invente un adversaire comique pour Picsou : un petit français barbu qu'il baptise monsieur Matressface (monsieur est en français dans le texte). Matressface voulant littéralement dire Face-de-matelas, il est probable que l'auteur a vu dans sa barbe abondante une analogie avec le crin, fibre végétale ou animale plus guère utilisée de nos jours mais courante à son époque, entre autres pour le rembourrage de matelas. C'est sans doute pourquoi, dans la version française, le personnage s'appelle monsieur Barbedrue, bien qu'il fut traduit dans l'une des premières éditions françaises par monsieur Dutoc. A ce petit bonhomme loufoque aux verres de lunettes épais comme des culs de bouteilles, Don Rosa donnera un prénom, Maurice, et il le mettra aux service d'un autre français, Monsieur Molay, dans les histoires La Couronne des croisés et Une lettre de la maison réalisées pour le groupe éditorial danois Egmont, où le supérieur de monsieur Barbedrue dirige une étrange organisation financière, le C.M.I. (Conseil monétaire international), dont le siège est à Paris, et qui a pour but - explique Molay - l'enregistrement de tout trésor de grande valeur qui pourrait bouleverser l'ordre mondial. Il s'avérera en fin de compte que monsieur Molay est le grand maître du Conseil, autrefois appelé la Banque des Templiers. Son patronyme aurait dû mettre la puce à l'oreille de Picsou : Jacques Molay avait été le grand maître de l'ordre. Même monsieur Barbedrue se révèle être un templier, son crâne rasé et sa barbe étant un usage de l'ordre.

Nombreuses rééditions

La Pierre Philosophale fut la première histoire de Picsou par Barks pour Uncle Scrooge à être réédité dans la même série, douze ans après la première publication, assortie de la mention reprinted by popular demand (réédité à la demande générale). Elle fut aussi reprise dans le numéro 253, d'avril 1991. Exactement vingt ans après, elle est encore réédité, cette fois dans le numéro 402 d'avril 2011.


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Histoire longue de Carl Barks
1ère parution : juin-juillet-août 1955
Opération silenceHr-Opération silence
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