- Le Dernier du clan McPicsou
- Galerie
Le Dernier du clan McPicsou est une histoire en bande dessinée de quinze planches scénarisée et dessinée par Don Rosa, publiée pour la première fois en août 1992 au Danemark. Premier épisode de La Jeunesse de Picsou, elle met en scène Balthazar Picsou et sa famille : son père Fergus McPicsou, sa mère Edith O'Drake, ses sœurs Hortense et Matilda Picsou, son oncle Jack McPicsou et son ancêtre Duncan McPicsou, ainsi que, dans un flashback, Kenneth McPicsou et S. Croc McChicane. Elle met également en scène les Biskerville et Burt le Cantonnier. Elle se déroule à Glasgow, en Écosse, et au château du clan McPicsou.
Synopsis[]
Balthazar Picsou se baigne dans ses milliards et admire toutes les pièces de sa fortune, en particulier le sou fétiche. Mais comment a-t-il gagné toute cette fortune ? Il faut remonter à la période où Balthazar n'avait que dix ans, quand il habitait en Écosse, pour retrouver les origines de cette fortune…
Résumé complet[]
Balthazar Picsou se baigne dans son coffre, comme chaque jour, et admire chaque pièce de cette fortune durement acquise, qu'il considère comme étant ses enfants. Il porte une attention particulière à son sou fétiche, mais on peut alors se demander comment a-t-il acquis toute cette fortune durant sa vie ?
Il faut alors remonter en 1877, quand Balthazar, encore âgé de dix ans, habitait avec sa famille en Écosse. Fergus McPicsou, le père de Balthazar, emmena un jour le jeune caneton au château du clan McPicsou, pour lui faire découvrir ses ancêtres. Le père du futur milliardaire retraça d'abord les périodes prospères du clan : ils domptèrent les landes du château seuls, mais un chien monstrueux les chassa du domaine en 1675. Cela amena la famille à s'installer à Glasgow et à s'engager dans le commerce maritime : Kenneth McPicsou était devenu extrêmement riche en parcourant la route des Indes. Cependant, un « jaloux » fit couler le bateau du capitaine, ce qui le ruina, entraînant tous les McPicsou dans une pauvreté constante depuis cette époque. Le caneton demanda alors à son père ce qu'il est advenu du trésor des McPicsou de Sir Duncan, et le pauvre père répondit que ce trésor ancestral fut perdu à jamais quand Duncan, ne voulant plus que protéger son bien, s'emmura accidentellement avec lui. Le trésor ne fut jamais retrouvé, et l'appauvrissement du clan devint de plus en plus important, au point que le grand-père de Balthazar était mineur, et que Fergus arrive à peine à subvenir aux besoins de sa famille.
C'est alors que les Biskerville débarquèrent, eux qui ont pris possession du territoire après que le chien ait chassé les McPicsou. Les Biskerville menacèrent les deux membres du clan adverse présents, puis firent apparaître le chien, qui n'est qu'un simple costume depuis trois siècles. Les deux canards fuirent et retournèrent à Glasgow.
Jack McPicsou, en apprenant les évènements, est révolté et veut répondre aux Biskerville. Cependant, Edith O'Drake, la mère de Balthazar, refuse de se battre, ce qui désespère son fils. Fergus, pendant ce temps, est occupé à fabriquer un équipement de cireur de chaussures pour le futur milliardaire, car il est en âge de travailler, pour l'époque. Cela ne semble pas grandiose, mais Fergus espère que son fils va redonner de la dignité au clan…
Le lendemain, le jeune canard tente désespérément de gagner de l'argent avec son équipement, mais ne trouve pas de clients. Fergus manipule donc le destin, et donne une pièce américaine de dix cents à Burt le Cantonnier pour qu'il la donne à son fils, après qu'il ait nettoyé durement les chaussures de Burt. Tout se déroula comme le père de Balthazar l'avait prévu, et Balthazar vit que sa première pièce ne valait pas grand chose, l'incitant ainsi à vérifier ses pièces, mais aussi à travailler plus.
Balthazar Picsou devint rapidement un travailleur acharné, qui permit à sa famille d'avoir plus de revenus, mais aussi au jeune canard de développer ses activités. Ainsi, le futur millionnaire acheta une carriole et un cheval, et vendit de la tourbe à Glasgow. Un jour, il voulut revoir son château ancestral, et tomba sur les Biskerville, qui profanaient les tombes du cimetière dans la recherche du trésor des McPicsou… Le jeune McPicsou fut repéré, et il dût se réfugier dans le château, protégé par un mystérieux canard. Les Biskerville refusèrent de le suivre, les lieux étant réputés pour être hantés.
La mystérieuse personne offrit à Balthazar la visite du château. Plusieurs des ancêtres médiévaux des McPicsou furent évoqués, mais le guide attira rapidement la curiosité de Balthazar. Celui-ci affirma qu'il ne vivait pas dans le château et qu'il ne faisait pas parti des McPicsou. Le canard demanda alors ce que Balthazar comptait faire, et, guère convaincu par ses activités actuelles, lui indiqua sa première pièce comme un signe du destin. Le jeune travailleur décida donc de partir en Amérique pour y faire fortune, en commençant par aider son oncle, John McPicsou, sur son bateau.
Avant de partir, Balthazar souhaite donner une leçon aux « pilleurs de tombes », et il prend de la tourbe, qu'il insère dans une armure, qu'il pose sur son cheval. En enflammant l'armure, les flammes de la tourbe lui donnent l'air d'un fantôme : les Biskerville fuient face à un tel spectre, qu'ils prennent pour Sir Duncan. Après cette vengeance du dernier du clan McPicsou, ce dernier part en Amérique, mais promet un retour. Le mystérieux canard, retournant dans le château, discute avec les armures de la salle, et s'avère être Sir Duncan lui-même, après qu'il s'emmure volontairement...
Le jeune McPicsou obtint rapidement un poste de mousse sur un navire en partance pour l'Amérique, et fit ses adieux à sa famille. Fergus et Jack lui donnèrent la montre du clan McPicsou et le dentier de Kenneth McPicsou, grand-père de Fergus. Matilda et Hortense firent leurs adieux également, et le futur milliardaire promet de revenir quand il sera riche, et s'envole vers l'Amérique.
En coulisses[]
Un scénario à l'origine différent[]
Comme c'est le cas pour plusieurs des histoires de Don Rosa, la version finale du Dernier du clan McPicsou est quelque peu différente de la première mouture du scénario. À l'origine, l'idée du scénariste était de commencer l'histoire en l'an 400 avec le siège du mur d'Hadrien et de montrer que c'était un McDuich (l'ancienne forme gaélique de McDuck/McPicsou) qui avait mis en déroute les Romains et donné naissance à l'Écosse. Ensuite, l'auteur suivait la lignée à travers les siècles, en montrant encore et encore qu'un McPicsou et son avarice étaient à chaque grand tournant de l'histoire écossaise. Mais le nouveau responsable éditorial de Don Rosa, Byron Erickson[1], lui fit remarquer que ce n'était pas l'histoire des McPicsou mais d'un McPicsou en particulier : Balthazar, et lui conseilla de ne parler que de sa vie à lui. Il l'autorisa quand même à faire mention des ancêtres de Picsou décrits par Barks afin que Rosa puisse atteindre son objectif : inclure « chaque info barksienne » où il était question de la jeunesse de Picsou et de ses ancêtres. Le dessinateur a donc éliminé les sept premières pages du scénario (qui concernaient toutes l'histoire de la famille McDuich/McDuck/McPicsou) et développé le reste pour combler le vide.
Allusions à différents auteurs[]
Il faut souligner que Don Rosa considère comme apocryphe toute aventure de Picsou n'ayant pas été écrite par Carl Barks sur ce personnage qu'il a créé. Toutefois, chaque fois qu'un autre auteur de bandes dessinées, dont Rosa lisait les histoires lorsqu'il était enfant, avait glissé une information quant à la vie de Picsou dans un récit, le créateur de La Jeunesse de Picsou essayait de la reprendre. Pour Le Dernier du clan McPicsou, Don Rosa a ainsi essentiellement puisé ses références dans deux histoires de Carl Barks mais également dans une histoire de Tony Strobl.
Au début de l'histoire, Rosa recopie deux cases sur l'histoire de Carl Barks, Arnach McChicane.
Comme on le voit ci-dessus, plusieurs cases de cette histoire sont directement copiées sur une case de l'histoire de Vic Lockman et Carl Barks, L'intrus invisible.
Rosa s'inspire aussi de l'histoire de Carl Fallberg, Tony Strobl et Ellis Eringer, Le Blues du businessman.
Pour dessiner le hall du château du clan McPicsou, Rosa s'inspire du dessin du hall de Camelot par l'auteur Hal Foster dans une aventure de Prince Vaillant.
Par ailleurs, l'histoire Le sablier magique de Barks est le récit qui suggérait que Picsou était venu en Amérique comme mousse sur un bateau transportant du bétail, info dont s'est servi Don Rosa. Cependant, celui-ci choisit de ne pas tenir compte d'un sablier magique qui serait à l'origine de la fortune de Picsou puisque il estime que Picsou a gagné son argent par son propre travail acharné. C'était l'une des toutes premiers apparitions de Picsou, avant que Barks ne décide d'en faire le self-made man par excellence, donc Rosa estima qu'il ne pouvait faire figurer dans le récit de sa jeunesse une quelconque « magie » ou « chance »[2].
À noter également que, si la version de l'univers des Duck donnée par Don Rosa montre Balthazar comme le dernier représentant mâle du clan McPicsou, d'autre auteurs ne sont pas d'accord du tout : entre les frères (Gédéon Picsou, l'oncle du « tic »), les neveux (Isidore McPicsou) et les cousins (Piclor McPicsou, Cyril McPicsou, Ian McPicsou) de Picsou, les McPicsou pullulent. Rosa n'a pas pris en compte ces différents personnages car il estime n'avoir comme référence que les personnages apparus ou évoqués dans des histoires de Carl Barks.
Détails et clins d'œil[]
Dans la case d'ouverture du Dernier du clan McPicsou, toutes les pièces qui sont dans la pile du premier plan ou en l'air ont été dessinées à l'aide des vieux gabarits de dessin industriel possédés par Don Rosa. Ce sont des rectangles de plastique contenant des trous prédécoupés de formes diverses qui aident à la réalisation de diagrammes et autres éléments d'un plan en ingénierie technique. Dans ce cas précis, Rosa s'est servi d'une demi-douzaine de gabarits contenant des ellipses de diverses tailles et dont le degré d'inclinaison varie de dix à soixante degrés.
Par ailleurs, à chaque case qu'apparaît Matilda, celle-ci perd un pétale de fleur de son chapeau et ce, pas seulement dans cette histoire mais durant toute la série. Don Rosa comptait combien de cases elle apparaissait dans l'histoire et dessinait ensuite son entrée avec ce nombre de pétales à la fleur. Comme cela, à la fin de l'histoire, sa fleur serait dénudée. Toutefois, lorsqu'elle apparaît pour la première fois avec son chapeau dans cet épisode, sa marguerite n'a déjà plus de pétale, simplement parce que cette histoire est la suite d'une scène de l'histoire Canards, cents et destinées !, au cours de laquelle sa fleur avait déjà perdu tous ses pétales.
En outre, à la onzième planche de l'histoire, quatrième case, on peut apercevoir le crâne de sir Edward McPicsou à l'intérieur de son armure, tel que l'a découvert un neveu de Donald dans l'histoire de Barks Le Secret du vieux château. Pendant toute cette séquence, on peut également constater que le personnage qui fait visiter le château des McPicsou au jeune Balthazar, sir Duncan McPicsou, est un fantôme, car il n'a pas d'ombre.
Publications françaises[]
Cette histoire est parue neuf fois en France :
- Picsou Magazine n°266, en mars 1994 ;
- La Jeunesse de Picsou n°0, hors-série de Picsou Magazine, en avril 1998 ;
- Picsou Magazine n°361, en février 2002 ;
- La Jeunesse de Picsou no1, hors série de Picsou Magazine, en juillet 2004 ;
- Picsou Magazine n°458, en mars 2010 ;
- La Grande épopée de Picsou n°1 – La Jeunesse de Picsou 1/2, le 5 décembre 2012 ;
- Les Trésors de Picsou n°37, en décembre 2016 ;
- Le Journal de Mickey n°3677, le 7 décembre 2022 ;
- L'histoire de la Dynastie Picsou n°3, hors-série de Super Picsou Géant, en octobre 2024.
Notes et références[]
- ↑ C'est également Byron Erikson qui a suggéré que chaque épisode de La Jeunesse de Picsou s'ouvre sur une page d'album-souvenir. Il s'agit de l'album que tient Matilda sur la vie de son grand-frère.
- ↑ Cf. Commentaire de Don Rosa dans La Grande épopée de Picsou n°1.
Précédée par | Le Dernier du clan McPicsou | Suivie par |
---|---|---|
1re parution : août 1992 |