Picsou contre le Chevalier noir est une histoire en bande dessinée de vingt-quatre planches scénarisée et dessinée par Don Rosa. Elle fut publiée pour la première fois le 29 mai 1998 dans Kalle Anka & C:o n°1998-23-24, en Suède. Elle met en scène Balthazar Picsou, Donald Duck, Riri, Fifi et Loulou Duck, Émilie Frappe ainsi que Lucien Arpène (alias le Chevalier noir). Elle se déroule à Donaldville, principalement dans le dépôt de Balthazar Picsou.
Synopsis[]
Après avoir réussi à voler le Dissoutou™, le dissolvant universel, à Balthazar Picsou, Lucien Arpène, véritable gentleman cambrioleur français, va tout faire pour dérober la fortune du milliardaire... ou plutôt faire croire qu'il l'a dérobée. En effet, il recouvre une vieille armure écossaise du château McPicsou de Dissoutou™ et va s'en servir pour anéantir l'entièreté de la fortune de Picsou, n'ayant pas besoin d'autant d'argent car étant déjà riche. Picsou, aidé de ses neveux, va tout faire pour empêcher celui qui se fait désormais appeler le Chevalier noir, d'accomplir son méfait...
Résumé complet[]
Donald Duck et ses neveux gravissaient la colline Killmotor, où se dressait le dépôt de leur oncle Balthazar Picsou. Ils venaient de récupérer quelque chose pour lui, chez l'encadreur. Quelques instants plus tard, dans le bureau du milliardaire, ce dernier remercia ses neveux et leur montra ce qu'ils avaient ramené : l'acte de propriété de la cité légendaire d'Eldorado, encadré. Cet acte avait perdu toute valeur depuis trois cent ans, mais cela restait un magnifique trophée pour la collection de Picsou. Donald déroula le tapis rouge pour accueillir ce nouveau trophée, mais il le déroula jusqu'au coffre : Picsou tomba donc de l'échelle du coffre, et le cadre se brisa. Il rouspéta contre son neveu, car ce n'était pas ici qu'il rangeait ses trophées. Il les rangeait en effet dans la salle des trophées, que Donald détestait, car il était perturbé par tous les « défense de toucher » indiqués sur les artefacts. Pour se moquer de son oncle, il toucha discrètement de nombreux trésors. Alors que Picsou voulut accrocher le cadre, il se rendit compte qu'il était brisé, et pensa à le renvoyer chez l'encadreur. Mais Donald lui informa que celui-ci n'honorerait plus jamais de commandes au rabais pour un vieux pingre comme lui ! Finalement, Picsou se décida à accrocher l'acte avec du scotch, tout simplement. Puis, Riri, Fifi et Loulou, en voyant des armures ayant appartenu aux ancêtres écossais de Picsou, demandèrent à leur grand-oncle si elles étaient des trophées également. Celui-ci leur répondit que non, elles provenaient du château du clan McPicsou, et lui rappelaient sa maison. Les enfants virent un coffre-fort, et pensèrent qu'il contenait quelque chose de précieux. Picsou leur dit qu'il contenait plutôt quelque chose de dangereux : le Dissoutou™. Le coffre était très résistant, et tapissé de diamants pour ne pas que le dissolvant l'engloutisse, et disposait également d'un panneau « défense de toucher ! » Donald toucha le coffre quand le regard de son oncle fut détourné, mais ce dernier finit par l'apercevoir, et il le réprimanda, avant que Donald ne se prenne la main dans un piège à souris, posé sur le coffre et hurle de douleur.
Soudain, Miss Frappe vint et informa Picsou que c'était l'heure des informations boursières. Un des enfants alluma la radio, et entendit quelque chose d'intéressant : un visiteur venait de la Côte d'Azur séjourner au Ritz de Donaldville, et sa venue faisait grand bruit dans la ville car il s'agissait de Lucien Arpène. Ce nom fit tressaillir Picsou. Le français était soupçonné de mener une double vie de cambrioleur de haut vol. Il ne s'en prenait qu'aux plus riches, sous le nom de « Chevalier noir ». Arpène démentit cette appellation aux journalistes, affirmant n'avoir jamais entendu parler de lui. Les journalistes lui rappelèrent que le Chevalier noir avait vidé le coffre-fort d'un casino à Monte-Carlo pendant que Arpène présidait un tournoi de keno, puis il avait volé tous les tableaux de la galerie-restaurant de Rapallo, en Italie, entre les deux antipasti du français... Arpène admit que c'était un génie du crime, mais affirma que ce n'était pas lui. Il en profita pour rendre la pellicule d'un photographe, ainsi que les filaments de l'ampoule d'un flash, le caleçon d'un journaliste et la montre d'un autre, qu'il avait discrètement subtilisés. Les journalistes lui demandèrent ce que voulait voler le Chevalier noir, et Arpène leur répondit qu'il voulait s'attaquer à la « tirelire » d'un magnat local : le coffre-fort de Picsou... Le milliardaire prit peur en entendant cela à la radio : il savait que ce Chevalier noir était le roi des cambrioleurs, et il avait déjà eu du mal à affronter les Rapetou, pourtant particulièrement mauvais. Miss Frappe arriva pour lui donner une lettre que lui avait apportée un groom du Ritz : la lettre contenait un message du Chevalier noir, « Ce soir, en garde ! » Picsou trouva le voleur sûr de lui, et insulta Arpène, qui se tenait près de son coffre, par la fenêtre.
La nuit tombait, Picsou et Donald étaient prêts à affronter le terrible Chevalier noir. Donald remarqua que le plan des pièges était affiché près d'eux, et estima cela imprudent : mais Picsou réalisa qu'il n'était pas là auparavant, et que c'était le Chevalier noir qui l'avait mis pour les narguer. Cependant, il était rassuré, car même s'il était dans le coffre, il ne pourrait jamais traverser les mitrailleurs, les pièges à loup et le bassin d'acide qu'il avait installés, à part s'il pouvait marcher au plafond... Donald vit alors des traces de ventouse au plafond, puis un message du Chevalier noir, inscrit au mur, les incitait à suivre ces traces. Les canards furent ainsi menés au coffre à diamants, en tentant d'éviter les pièges, puis virent là-bas que le Chevalier noir avait simplement laissé une carte. Picsou était sûr que la serrure l'arrêterait, car elle était solide et n'avait qu'une clé. Le Chevalier noir, qui était tout près, demanda s'il était bien sûr d'avoir la clé. Picsou prit cette voix pour celle de Donald, et affirma, sortant la clé de sa poche. La mystérieuse voix déclara « on pourrait aller vérifier le coffre ! » Chaque canard prit cette voix pour celle de l'autre, et répondit « Bonne idée ! » Chacun pensa alors que l'autre parlait tout seul, et que ses nerfs commençaient à lâcher... Peu après, ils ouvrirent l'énorme porte du coffre. Tout avait l'air normal, ils la refermèrent donc soigneusement. Cependant, ils n'avaient pas remarqué que le Chevalier noir s'était discrètement introduit derrière la porte, dans le coffre. Celui-ci s'estima satisfait d'être déjà dans le coffre alors qu'il était là pour une simple reconnaissance, et pensa que s'il arrivait à voler tout cet argent, ce serait le couronnement de sa carrière. Cependant, tout cet argent ne pourrait tenir dans son sac, il lui fallait voler quelque chose de moins encombrant...
Il glissa une carte sous la porte du coffre, et les canards, de l'autre côté, la ramassèrent. La carte contenait le dessin de la silhouette du Chevalier noir, et Picsou réalisa qu'il était dans son coffre. Il ré-ouvrit la porte, mais ne vit personne : en effet, le bandit avait réussi à passer discrètement de l'autre côté. Il referma alors la porte, laissant les canards enfermés dans le coffre ! Donald était inquiet, mais Picsou, lui, restait serein car il y avait un mécanisme d'ouverture secret par l'intérieur. Le Chevalier noir, de son côté, vadrouillait dans les couloirs du coffre, et vit la salle des trophées. Il était impressionné par tous ces trophées, mais se demanda quel objet pouvait être assez précieux pour être contenu dans un coffre-fort. Il s'approcha de celui-ci, et vit que c'était un coffre OSO Safe de 1931, très rare. Il n'y en avait que deux exemplaires au monde, l'autre était à lui. Il l'avait donc étudié à fond, et put ouvrir celui de Picsou sans peine. Il y découvrit un bocal en diamant, et se demanda quel était le mystérieux liquide noir à l'intérieur... Soudain, Picsou et Donald pénétrèrent, armés, dans la salle des trophées. Persuadés que le Chevalier noir y était, ils ne virent pourtant personne. Ils ressortirent donc de la pièce, Donald alla voir aux archives tandis que Picsou fila à la réception. Toujours personne. Donald s'assura que la porte d'entrée était toujours fermée, ce qui était le cas. Anxieux, il monta la garde devant la porte, tandis qu'une des armures de la salle des trophées se tenait debout derrière lui... Donald entendit soudain un cri de son oncle, et se précipita vers lui. Pendant ce temps, l'armure était passée de l'autre côté de la porte... Picsou pleurait devant le coffre à diamants, car le Chevalier noir avait volé un sac contenant de la poussière de diamant d'une valeur de cent dollars ! Énervé d'avoir été dérangé à cause de ces futilités, Donald partit, laissant pleurnicher son oncle seul.
Le lendemain matin, au Ritz, Lucien Arpène était mécontent. Il n'avait réussi à subtiliser que de la poudre de diamants, et une étrange boue noirâtre... Il tourna sa cuillère dedans, persuadé qu'il s'agissait d'une vieille huile de vidange, et se rendit compte que la cuillère avait été engloutie. Il se rappela que Picsou possédait un dissolvant universel, inventé par un certain Géo Trouvetou : il comprit que la substance était dans le coffre car elle était dangereuse, mais elle était sans valeur. Soudain, en voyant la vieille armure qu'il avait également subtilisé, il eut une idée. Au coffre de Picsou, Riri, Fifi et Loulou avaient rejoint leurs oncles. Ils se dirent que le Chevalier noir avait juste volé de la poudre de diamant et une armure, mais en voyant le coffre contenant le Dissoutou™, ils conseillèrent à leur grand-oncle de vérifier s'il était encore là. Picsou ne croyait pas qu'il l'eut volé, mais en l'ouvrant, il eut la surprise de voir que le Dissoutou™ avait disparu ! Les canards prirent peur pour Arsène, pensant qu'il n'avait pas conscience du danger que présentait le dissolvant. Mais celui-ci était parfaitement au courant de quoi il s'agissait, et s'attelait à recouvrir l'armure et son épée de la poudre de diamant, puis de Dissoutou™. Il l'avait appliqué comme une peinture, en faisant attention à ne pas en mettre sur elles, la paumes des gantelets et la poignée de l'épée. Il se glissa dans l'armure, plaça le casque sur sa tête, et saisit l'épée : il était prêt à commettre ses méfaits.
Donald conduisait la voiture 313, avec à ses côtés son oncle Picsou, filant vers le Ritz. Ils virent une foule de gens affolés, et furent persuadés que ça avait un lien avec Lucien Arpène. Ils furent alors surpris de découvrir, devant le Ritz, le Chevalier noir, en armure ! Picsou ordonna à son neveu de freiner, mais il n'eut pas le temps, et fonça sur le Chevalier. Cependant, celui-ci n'eut rien, et la voiture fut découpée en deux. Donald ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais son oncle comprit que Arpène avait sûrement recouvert l'armure de Dissoutou™. Entendant cela, le malfaiteur rétorqua qu'il n'était pas Arpène, mais le Chevalier noir, le « roi des Maraudeurs ». Pour confirmer ses pouvoirs, il découpa le mur d'un immeuble, et pénétra dans un appartement, devant les canards effrayés. Un policier arriva, et voulut arrêter le Chevalier noir. Il lui demanda de tendre ses poignets, ce qu'il fit. Il les lui menotta, mais les menottes furent absorbées par le Dissoutou™. Puis, en guise de vengeance, il découpa la voiture du policier. Donald se moqua du malfaiteur à cause du motif ridicule qu'il avait fait sur la voiture, et celui-ci brandit leur épée vers eux. Le canard fut persuadé que celle-ci n'avait aucun effet sur eux, jusqu'à ce qu'il vit le chapeau haut-de-forme de Picsou découpé en deux... Il entra par effraction dans une bijouterie, engloutit les coffres-forts, et découpa un mur à l'arrière, face au bijoutier effrayé. Il se retrouva face au coffre de Picsou, au loin, et se dirigea vers celui-ci, affirmant que ce serait le plus grand vol de sa carrière. Picsou ordonna à tout le monde de l'arrêter, mais son neveu lui rétorqua qu'il était intouchable.
Il fonçait droit sur le coffre, et n'avait même pas besoin de contourner les immeubles grâce à la puissance du Dissoutou™. Picsou n'y voyait qu'un seul côté positif : il traversait un quartier voué à la démolition. Donald pensa utiliser le matériel du chantier pour le stopper : il conduisit un engin, et voulut lui asséner un coup avec une boule de démolition. Mais la boule fut coupée en deux par le Chevalier noir, sifflotant tranquillement. Donald restait serein, car la chaîne s'était accrochée à la poutre d'un immeuble, qui allait s'effondrer sur lui. Mais il traversa les ruines de l'immeuble qui venait de s'écrouler, comme si de rien n'était. Les canards se précipitèrent alors vers le coffre, pour activer les défenses extérieures avant qu'il ne monte sur la colline. Ses semelles ne pouvant être recouvertes de dissolvant, les champs de mines l'anéantiront. Mais il dissolvait les mines avec son épée, et le boulet de canon qui pointait sur lui fut absorbé par l'armure... Picsou appela l'armée pour qu'ils envoient un missile anti-tank vers le coffre. Un soldat trouvait arrogante cette demande, pensant que le milliardaire les prenait pour des livreurs de pizzas. Mais le général lui ordonna d'envoyer le missile, car ses impôts payaient 97,3 % du coût de la base militaire ! Le missile fonça sur le Chevalier noir, les canards pensèrent qu'il allait au moins abîmer l'armure. Mais l'ogive fut détruite, seuls les ailerons dépassèrent le Chevalier pour s'écraser sur les murs du coffre, autour de Donald. Les canards décidèrent donc de se replier à l'intérieur du bâtiment.
Donald ferma la porte du coffre, mais le Chevalier la découpa avec son épée, et rentra tranquillement. Des mitraillettes tirèrent sur lui, mais l'armure absorbait les balles, et il engloutissait également les pièges à loup. Il plongea dans l'acide sulfurique, et l'armure l'épongea. Picsou se moqua de lui car il était désormais dans un profond bassin vide, et il ne pouvait en sortir. Le Chevalier noir creusa donc un escalier avec son épée, et se dirigea vers le dernier étage. La fosse était le dernier piège, Picsou demanda à Donald et ses neveux de se mettre à l'abri. Mais ceux-ci refusèrent, et voulurent combattre le bandit avec lui. Là-haut, le Chevalier salua miss Frappe, et lui tendit une carte de visite ; puis il traversa son bureau, qui fut englouti. Picsou arriva, et demanda à miss Frappe pourquoi elle n'allait pas déjeuner : celle-ci lui répondit que ses sandwichs étaient dans le tiroir du bas du bureau, disparu. Riri, Fifi et Loulou prirent des diamants, et les lancèrent avec des lance-pierres sur le Chevalier. Mais ils réalisèrent qu'il avait étalé le Dissoutou™ sur une armure. Picsou était désespéré, tandis que le Chevalier s'amusait à découper les murs du coffre avec son épée. Donald eut alors une idée : il prit « l'Étoile du Monde », le plus gros diamant qui existe, dans la salle des trophées, et chargea « Bertha » (le canon) avec ce boulet idéal. Il visa le Chevalier, mais celui-ci engloutit le bout du canon. Il remarqua que quelque chose le bloquait, et Donald l'informa qu'il s'agissait d'un énorme diamant. Il alluma la mèche, et le Chevalier fit un mouvement brusque avec son épée. Donald pensa qu'il avait raté la mèche, mais il réalisa qu'il avait découpé la culasse du canon... Quand le canon tira le boulet, Donald fut donc projeté violemment en arrière par la culasse, tandis que le Chevalier avait eu le temps de se décaler pour traverser le mur.
Le Chevalier noir faisait face à la porte blindée du coffre-fort. Il devina que Picsou était à l'intérieur, ce qui était le cas. Celui-ci déclara qu'on avait déjà volé son argent, mais qu'on ne l'avait jamais gardé ! Le Chevalier répliqua que ce serait différent cette fois-ci, car il ne comptait pas emporter tout l'argent. Picsou fut étonné de cette réponse, pensant que ce vol aurait été l'apothéose de sa carrière. Le malfaiteur lui dit que cela revenait au même si tout le monde pensait qu'il l'avait volé : en réalité, il souhaitait engloutir toute sa fortune avec son épée recouverte de Dissoutou™. Après ce coup démoniaque, il prendrait sa retraite, heureux de ce glorieux succès. Picsou commença à pleurer en pensant à toute cette fortune qu'il avait mis des années à amasser, et s'écroula sur le tapis rouge qu'avait dressé Donald pour accueillir l'acte de propriété d'Eldorado. En effet, le canard s'était trompé et l'avait déroulé jusqu'au coffre, et non jusqu'à la salle des trophées. Le Chevalier noir était satisfait qu'on ait déroulé ce tapis rouge, pensant que c'était pour lui. Picsou eut alors une idée. Il tira le tapis et, de l'autre côté de la porte, le Chevalier noir trébucha et traversa le sol de la pièce... Il traversa tous les bureaux, devant les employés de Picsou décontenancés face à un tel spectacle. Donald félicita son oncle, et fut presque triste pour lui en pensant qu'il tomberait jusqu'au centre de la Terre, qu'il était fini... Mais Picsou semblait plutôt serein, et espérait bien connaître son coffre. Les canards entendirent alors Riri, Fifi et Loulou les appeler, et leur demander de venir les voir. Ils descendirent par le trou qu'avait creusé l'armure, s'accrochant à tout ce qu'ils pouvaient. Ils arrivèrent enfin au coffre à diamants, où le Chevalier noir s'étendait de tout son long.
Picsou affirma qu'il savait qu'il allait tomber dans cette pièce, et Riri, Fifi et Loulou lui apprirent que les diamants avaient stoppé sa chute sans ménagement, puisqu'il était K.O. Un des neveux retira son casque, et ils découvrirent - sans surprise - le visage de Lucien Arpène sous celui-ci. Après l'avoir extrait de l'armure, Arpène repris ses esprits. Il félicita Picsou pour l'avoir vaincu loyalement, et l'embrassa en lui promettant qu'ils se reverraient un jour, ce à quoi le milliardaire répliqua qu'ils ne se reverraient qu'au parloir de la prison. En effet, Donald le menaçait avec un fusil, et Picsou apporta des chaînes à éléphant, datant de l'époque où il commerçait en Inde. Son neveu se méfait, sachant que aucune serrure ne résistait à Arpène. Picsou demanda au malfaiteur de donner sa parole d'honneur de ne pas crocheter la serrure pendant que Donald le livrerait à la police, et Arpène lui répondit qu'il utiliserait peut-être la clé. Par sécurité, Picsou la plaça dans une poche à l'arrière de la vareuse de son neveu. Puis, il lui demanda de promettre de ne pas voler la clé, et Arpène le promit sur son honneur. Le milliardaire était satisfait, car il était persuadé que le français ne transgresserait pas son honneur. Donald revint, tout en restant derrière la porte, montrant simplement les menottes ouvertes... Picsou fut étonné de voir qu'Arpène lui avait volé la clé, malgré son serment. Donald le contredit, et entra dans la pièce, totalement nu : Arpène lui avait volé sa vareuse !
Finalement, les employés étaient satisfaits du fait que le Chevalier noir ait découpé les murs des bureaux : ils espéraient que Picsou ne répare pas trop vite le bâtiment, car les bureaux étaient désormais plus pratiques et aérés. Riri, Fifi et Loulou avaient vérifié qu'Arpène avait utilisé tout le Dissoutou™ sur l'armure, ce qui était le cas. Picsou, qui réparait la porte de son coffre, déclara n'avoir plus qu'à garder l'armure sous clé. Il l'avait placée dans la salle des trophées, car il estimait que c'était l'élément central d'une de ses aventures. Il avait posé devant l'armure un panneau « essayez un peu de toucher pour voir ! », afin de narguer Donald. Ceci ne fit pas rire le canard, qui déclara à son oncle avoir tenté d'épousseter l'armure - le plumeau ne s'en était pas remis... Picsou déclara qu'il serait déduit de sa paie, lorsqu'un des neveux remarqua une carte qui voletait dans la pièce. Il la saisit, et vit qu'il s'agissait d'une carte de visite du Chevalier noir, qui déclarait « Je reviendrai ! »
En coulisses[]
Quand Don Rosa réalise de grandes histoires d'aventures, où Picsou et ses neveux sont à la recherche d'un fantastique trésor, il préfère faire une histoire plus simple, une histoire d'action se déroulant à Donaldville, où Picsou doit affronter ses trois ennemis habituels : les Rapetou, Miss Tick et Archibald Gripsou. Les premiers veulent dérober l'entièreté de la fortune de Picsou, la deuxième veut simplement son sou fétiche, pour devenir la femme la plus riche du monde, tandis que le troisième ne veut rien lui voler, simplement le lui faire perdre sa fortune pour devenir l'homme le plus riche du monde. Pour Picsou contre le Chevalier noir, Don Rosa a souhaité un nouveau méchant à combattre pour le milliardaire : un maître voleur imbu de lui-même, venu de la Côte d'Azur, trop riche pour obtenir un intérêt du vol de la fortune de Picsou, mais voulant simplement réussir un coup qui pourrait mettre un point d'orgue à sa carrière. Il souhaite faire croire au vol de la fortune du canard, mais en réalité, il va simplement l'anéantir, la faire disparaître. Face aux Rapetou, Picsou réussit à chaque fois à récupérer sa fortune, mais il ne pourrait pas face au Chevalier noir, car celle-ci serait anéantie.
Les "roi des voleurs" français foisonnent dans différentes films, livres ou magazines : on peut citer Cary Grant dans le rôle du "Chat" dans le film d'Alfred Hitchcock, La Main au collet, ou encore David Niven dans celui du "Fantôme" dans La Panthère rose, de Blake Edwards. Tous ces "rois des voleurs" s'appuient sur les histoires d'Arsène Lupin, écrites par Maurice Leblanc, et de Fantômas, écrites elles par Marcel Allain et Pierre Souvestre, au début du XXe siècle. Don Rosa ne sait pas pourquoi il avait connaissance de l'existence du personnage d'Arsène Lupin, car ses histoires n'avaient pas rééditées aux États-Unis depuis l'époque de leur création... On note seulement l'existence de quelques films sur le gentleman cambrioleur, réalisés dans les années 1930, qui n'ont eu que peu de succès. Don Rosa se renseigna sur ces personnages et commença à collectionner les éditions originales de Fantômas et de Arsène Lupin, qu'il trouvait sur eBay. Ainsi, il se décida enfin à créer ce nouvel ennemi à Picsou, en lui donnant un costume s'inspirant de celui porté par Fantômas, et la richesse, la sophistication et le grand sens de l'honneur d'Arsène Lupin. Il donna à cet ennemi le nom original d'Arpin Lusène (Lucien Arpène en français), l'hommage au gentleman cambrioleur étant ainsi rendu évident à ses lecteurs. Dans la version originale, ce personnage s'exprime avec un accent français caricatural et très prononcé, comme l'inspecteur Clouseau interprété par Peter Sellers dans les films de La Panthère Rose, de Blake Edwards. Don Rosa réutilisa dans Picsou contre le Chevalier noir le Dissoutou™, qu'il créa dans l'histoire Le Dissoutou, qui était d'ailleurs l'adaptation dans l'univers de Donald Duck d'une bande dessinée qu'il avait réalisé pour un fanzine dans les années 1970. Dans le récit d'origine, le dissolvant universel aurait été utilisé pour transformer une vieille armure en une force impossible à stopper, mais Rosa ne termina jamais l'histoire, et la laissa donc sans suite en 1978. Il décida de reprendre son idée de base dans Picsou contre le Chevalier noir.
On peut relever quelques détails dans cette histoire. Le reporter de la quatrième épisode est roux et a une montre qui fait le bruit caractéristique de "zeeee zeeee". Les fans des bandes dessinées de Superman des années 1950 et 1960 auront reconnu Jimmy Olson et sa célèbre montre-signal à Superman. Aussi, dans cette même planche, le restaurant de Rapallo, en Italie, dont le nom est donné comme "U Giancu" sur le menu, existe réellement. Les œuvres d'art accrochées sur les murs sont en réalité des planches originales de bandes dessinées. Le propriétaire est d'ailleurs un ami de Don Rosa, Fausto Oneto, et le serveur de l'histoire a ses traits. Les murs du restaurant sont recouverts de dessins réalisés spécialement pour lui par de grands dessinateurs européens, ainsi que par deux américains du nom de Carl Barks et Don Rosa ! Également, le Chevalier noir sifflotait un air particulièrement compliqué en approchant du coffre de Picsou, Don Rosa estimait qu'un gentleman aussi sophistiqué ne pouvait que sifflotait un air sophistiqué. Ainsi, au lieu de dessiner des notes de musiques façon BD, Rosa a préféré utiliser des morceaux de partitions trouvés dans une encyclopédie de musique classique. Cependant, il ne sait pas lire la musique, et avoue avoir oublié d'où provenaient précisément ces partitions.
Publications françaises[]
Cette histoire a été publiée sept fois en France, dans :
- Picsou Magazine n°325, le 3 février 1999 ;
- Picsou Magazine n°432, le 2 janvier 2008 ;
- Les Trésors de Picsou n°6, en juillet 2008 ;
- Les Trésors de Picsou n°16, le 30 septembre 2011 ;
- Picsou Magazine n°509, le 25 février 2015 ;
- La Grande épopée de Picsou n°6, le 16 septembre 2015 ;
- Les Trésors de Picsou n°54, le 10 mars 2021.
Galerie d'images[]
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1re parution : mai 1998 |