Un jour sans bol... est une histoire en bande dessinée de quatorze planches scénarisée et dessinée par Don Rosa. Elle fut publiée pour la première fois le 7 janvier 1998 dans Aku Ankka n°1998-02, en Norvège. Elle met en scène Gontran Bonheur, Donald Duck, Riri, Fifi et Loulou Duck, Daisy Duck, Elvire Écoutum, Balthazar Picsou et Gus Glouton. Elle se déroule à Donaldville, puis dans les alentours pour enfin se terminer à la ferme de Grand-mère Donald, à Quacktown.
Synopsis[]
Toute la famille Duck prépare l'anniversaire de Gontran Bonheur, y compris Donald qui tente de concevoir un piège foireux pour son cousin. Mais Gontran va, comme chaque année depuis son enfance, tout faire pour ne pas aller à son anniversaire. En effet, ce jour-là, contrairement au reste de l'année, il est victime d'une étonnante malchance qui lui causera bien des ennuis...
Résumé complet[]
Chez Donald Duck, Riri, Fifi et Loulou demandaient à leur oncle s'il était prêt pour aller chez Grand-mère pour la fête d'anniversaire de Gontran Bonheur. Donald déclara qu'il ne manquerait cette fête pour rien au monde. Nul n'avait réussi à fêter l'anniversaire de Gontran depuis des années, mais il avait toujours su le cadeau qu'il lui ferait : un cadeau piégé, avec un pétard qui lui exploserait à la figure et le recouvrerait de suie s'il l'ouvrait. Donald était justement en train de préparer ce cadeau, et faisait honte à ses neveux. Quelqu'un toqua à leur porte, et les enfants allèrent ouvrir : il s'agissait de Daisy. Donald, l'entendant arriver, fit exploser son cadeau pour ne pas être découvert. La cane voulait qu'il l'accompagne pour aller chercher Gontran, mais il était recouvert de suie, suscitant l'incompréhension de Daisy. Il accepta tout de même, après avoir fait un petit brin de toilette. Chez Gontran, il se passait quelque chose de plutôt habituel. Le jars était allongé, par terre, dans une pièce vidée de tous ses meubles. Il ne voulait surtout pas être vu, pour ne pas aller à cette fête d'anniversaire. En effet, c'était le seul jour où il était victime d'une terrible malchance, et il ne voulait absolument pas être découvert. Donald et Daisy toquèrent à sa porte. Gontran tenta de les observer discrètement par la fenêtre, et vit que la cane était étonnée qu'il ne soit pas là. Donald, lui, savait que personne n'avait jamais pu lui souhaiter son anniversaire depuis qu'il était tout petit, mais il ne savait plus exactement à partir de quand. Gontran, lui, se rappelait parfaitement de ce qui s'était passé et se remémora ces événements.
Enfant, il allait toujours à la ferme de Grand-mère Donald pour fêter son anniversaire, puisqu'il était né le même jour que sa mère. Toute la famille était étonnée par cette coïncidence, et aussi par le fait que Gontran ait hérité de la chance de sa mère. Daphnée proposa à Gontran de jouer avec son cousin Donald, ce qui rendit sceptique Grand-mère, qui voyait d'un mauvais œil le mélange entre la chance de Gontran et le caractère incontrôlable de Donald. Mais sa fille était rassurée, pensant qu'ils s'entendraient bien et qu'ils deviendraient sûrement les meilleurs amis du monde un jour. Gontran se vantait auprès de son cousin d'avoir gagné tout un camion de jouets à la loterie pour son anniversaire, et Donald, énervé par son cousin, lui fit croire qu'il avait une surprise pour lui derrière la grange. En réalité, il l'accrocha à une corde et le suspendit devant un symbole mystérieux dessiné sur la grange, représentant trois oiseaux. Donald comptait bombarder d'œufs pourris son cousin, mais ce dernier était rassuré, pensant que sa chance viendrait le sauver. Mais étonnement, sa chance ne lui vint pas en aide, et un orage se préparait. Les adultes commencèrent à rentrer dans la maison, et se demandèrent où étaient Donald et Gontran. Le petit jars était toujours suspendu derrière la grange, mais la foudre frappa le bâtiment. Elle toucha Donald, l'électricité étant transportée par sa corde renforcée de fil de fer, et quelque chose d'étrange sembla se passer avec Gontran et l'étrange symbole sur la grange. Finalement, le petit jars redescendit, content de ne pas avoir été en bas pour être touché par la foudre, contrairement à son cousin. C'était la dernière fois que Gontran avait eu de la chance pour son anniversaire. À partir de ce jour, à chaque anniversaire, il était victime d'une succession d'incroyables malchances.
Au moment où il pensait ça, la vitre de la fenêtre se mit à tomber sur son bec posé sur le rebord... Daisy et Donald aperçurent la scène, mais crurent à une illusion : ce genre de poisse n'arrivait pas à Gontran. Ils décidèrent de revenir plus tard, pensant qu'il avait fait une course. Gontran décida de partir vite après eux, pour ne pas qu'ils le trouvent et qu'ils découvrent son point faible. Il héla un taxi, et donna beaucoup d'argent au chauffeur pour qu'il sorte rapidement de Donaldville. Puis, il lui demanda d'aller vers le nord, la ferme de Grand-mère étant au sud. Le chauffeur vit alors sur la route une dépanneuse avec un crochet qui traînait sur la route, et le crochet s'accrocha au taxi. La dépanneuse filait vers le nord, et malgré les cris du chauffeur, le conducteur du camion n'entendait rien, écoutant du Wagner à fond. Gontran préféra filer du taxi, et vit un relais routier. Il demanda au conducteur d'un camion de l'emmener vers le nord, celui-ci accepta mais il devait d'abord livrer un gâteau dans une ferme toute proche... Gontran ne prit pas le risque de monter dans le camion, se doutant que ce gâteau était en réalité son gâteau d'anniversaire. Il vit un train des Chemins de Fer du Calisota passer sous ses yeux. Il s'accrocha à une poignée du train, puis rentra dans le wagon. Il acheta un billet pour le terminus, et alla dans le wagon-salon plein : il avait moins chance d'être victime de malheurs entouré de gens. Il s'assit sur un fauteuil puis s'endormit.
Soudain, un homme prévint les occupants du wagon que c'était l'heure du buffet gratuit du club « bière et caille » au wagon-restaurant. Tout le monde partit du wagon, sauf Gontran, endormi. Lorsqu'il se réveilla, il prit peur en voyant qu'il était seul dans le wagon, et il vit que celui-ci s'était décroché après que les passagers aient rejoint le wagon-restaurant. Le wagon partit tout seul et fila dans une voie en travaux. Des membres du club se rappelèrent qu'il leur était déjà arrivé un incident similaire. Les ouvriers dégagèrent la voie, pris de peur en voyant le wagon foncer sur eux à toute vitesse, puis celui-ci atteignit le bout de la ligne. Il fut propulsé par une plate-forme qui se renversa, et fit un triple-saut périlleux au-dessus d'une rivière avant de retomber sur une barge. Comme la rivière passait juste devant chez Grand-mère, Gontran quitta le bateau et rejoignit la rive à la nage. Il vit l'aéroport de Donaldville, et prit un billet pour le prochain vol : il allait à Nome, en Alaska. L'avion décolla, et Gontran se dit qu'il était en sécurité, car sa poisse n'allait tout de même pas détourner tous ces gens de leur destination. Il mit un casque qui lui permettait de suivre la progression du vol en direct grâce à la radio du cockpit, et entendit tout d'abord que les conditions de vol étaient idéales.
Soudain, l'un des pilotes dit qu'une petite météorite s'approchait, et hésitait à changer de cap : l'autre pilote se dit qu'il n'y avait pas d'intérêt, car il y avait très peu de chance qu'elle les touche. Soudain, la météorite transperça la paroi de l'avion juste à côte de Gontran, et seul ce dernier fut emporté de l'avion à cause de l'appel d'air. Les pilotes furent cependant rassurés en voyant que le jars avait payé cash sa place ! Gontran tomba sur un ballon-sonde, qui lui sauva la vie. Pendant ce temps, à la ferme, toute la famille était réunie. Donald et Daisy avaient arrêté de rechercher Gontran, et Grand-mère se demandait pourquoi il ne voulait pas venir. Elle se demanda si parmi eux, quelqu'un n'aimait pas Gontran, et Donald acquiesça. Le jars vit que son ballon-sonde venait de crever, et fut anxieux de ce qu'il y avait en-dessous de lui. Bien évidemment, sa malchance le fit tomber sur son gâteau d'anniversaire dans la ferme de Grand-mère, recouvrant par ailleurs Donald de gâteau. Gontran déclara qu'il avait vu son secret percé, et qu'ils découvriraient tous la vérité quand un prochain malheur s'abattrait sur lui. Picsou lui demanda ce qu'il racontait, et il lui parla de sa terrible malchance pendant son anniversaire, ce qui rendit fou de joie Donald. Il déclara qu'il était malchanceux ce jour depuis que la foudre avait touché la grange, lorsqu'il était suspendu devant le bâtiment, pendant son anniversaire. Grand-mère ne comprenait pas, et Gontran lui précisa qu'il était en fait plutôt derrière la grange. La cane réalisa alors que c'était lié avec le jour où Daphnée était née.
Joseph Duck avait engagé un peintre, et le regardait mettre les dernières touches à leur nouvelle grange. Il demanda quel était le motif qu'il avait dessiné, et le peintre lui expliqua qu'il avait représenté un triple oiseleur, qui donnerait chance au bébé qu'attendait sa femme ; derrière la grange, il avait dessiné le même symbole inversé, ce qui voulait dire que la malchance était derrière eux. Soudain, Elvire prévint son mari que Daphnée allait naître, et celui-ci se précipita dans la maison. Finalement, le symbole avait marché puisque Daphnée était née incroyablement chanceuse. Donald se moqua de la malchance de Gontran, et lui dit qu'il faudrait qu'un éclair traverse le symbole de la chance lors d'un de ses anniversaires, mais c'était très improbable. Soudain, Gontran vit un orage commencer à éclater, avec la foudre qui venait de frapper la botte de foin sous laquelle Gus Glouton dormait. Donald et Gontran se précipitèrent alors vers la grange, et Picsou se demandait si ce serait la chance de Gontran ou l'éternelle tendance à s'autodétruire de Donald qui triompherait. Le canard attacha son cousin au sol avec une corde, et se suspendit avec la même corde devant le symbole. Mais le paratonnerre de la grange - sur lequel était accrochée la corde - tomba, ce qui fit aussi tomber le canard. Il s'écrasa sur une planche qui propulsa Gontran en l'air, et la foudre frappa Donald. Un courant passa par la corde pour toucher à son tour le jars, qui était devant le symbole. Gontran se demandait si la malédiction était annulée. Soudain, un homme arriva et demanda à voire Elvire Duck. Elle arriva, et l'homme lui dit qu'il recherchait un parent de feu Gontran Bonheur, car il était le millionième client d'Air Donaldville, et avait gagné un billet en première classe pour Hawaï. Mais il le croyait mort, à cause de l'incident avec la météorite... Gontran vit que sa chance était revenue, et donc que la malédiction s'était envolée. Picsou tendit un verre de limonade à Donald qui venait d'être foudroyé. Finalement, Gontran remercia sa famille pour son premier joyeux anniversaire depuis des années, et voulut aussi remercier Donald qui n'était pas à table. Il vit qu'il était devant la grange, tenant un paratonnerre et espérant que la foudre frappe ici à nouveau pour lui donner une chance phénoménale !
En coulisses[]
Les années 1997 et 1998 ont été très occupées par les "histoires officielles d'anniversaires" réalisées par Don Rosa : il y eut celle célébrant les cinquante ans de Picsou, Un petit cadeau très spécial ; puis celle pour le soixantième anniversaire de Riri, Fifi et Loulou, C.E.S.T.D.U.C.H.A.R.A.B.I.A. ; et enfin celle célébrant les cinquante ans de la création de Gontran Bonheur par Carl Barks, en 1948, dans Les deux vantards : Un jour sans bol. Rosa apprécie ces histoires, mais elles le confronte à un problème récurrent : ces histoires "spéciales" doivent être différente de toutes celles qui ont été réalisées sur le personnage, mais sans changer un seul aspect du personnage. Ainsi, pour régler ce problème, Don Rosa a décidé pour la plupart de ces histoires de raconter comment les choses en sont arrivées à ce qu'elles sont pour le personnage. Ainsi, pour Gontran Bonheur, l'origine de sa chance semblerait le choix idéal pour cette histoire d'anniversaire : mais Don Rosa n'aimait pas l'idée qu'il ait acquis sa chance à cause d'un événement qui lui ait arrivé, il pense plutôt qu'il l'a depuis sa naissance. D'ailleurs, il montre sa mère Daphnée Duck très chanceuse dans La Jeunesse de Picsou. Il a donc hérité de la chance de sa mère, elle ne pouvait pas lui être apparue après. Par conséquent, il a préféré mettre en scène un Gontran victime de la malchance à chacun de ses anniversaires, et raconter l'origine de cette malchance.
Les fameux "symboles de sortilège" responsables de la chance de Daphnée et Gontran sont apparus chez les fermiers immigrants allemands qui se sont établis en Pennsylvanie à partir du XVIIe siècle. Ces symboles n'étaient pas liés à de la magie noire ou de la sorcellerie, mais ils étaient simplement des symboles de chance peints par les fermiers allemands sur leurs étables. Ils donnaient généralement chance à une famille, ou à un nouveau-né, ou à une récolte. Le symbole de chance le plus populaire était le distelfink (nom allemand pour "chardonnet"), simple ou double. Pour une chance aussi puissante que celle de Gontran, Don Rosa a inventé le triple distelfink.
Dans le train, Gontran rencontre le "Ale and Quail Club" (littéralement "Club de l'Ale (un genre de bière) et de la Caille"). Cette référence provient du film de 1942 Madame et ses flirts (The Palm Beach Story en version originale), réalisé par Preston Sturges. Dans ce film, les héros rencontrent un club de chasseurs soûls dans un train, et les problèmes s'accumulent. Le club dans Un jour sans bol paraît plus sage que celui du film, peut-être parce que le contrôleur du train a détaché et abandonné leur wagon auparavant, comme ils le sous-entendent dans l'histoire. Dans la fête d'anniversaire de Gontran en flash-back, on peut voir les parents de Donald, Hortense et Rodolphe, en train de se disputer en arrière-plan, ce qui signifie que cette histoire se déroule avant que Hortense ainsi que Matilda ne quittent Donaldville suite à une dispute avec leur frère Balthazar en 1930. Certains lecteurs ont demandé à Rosa pourquoi il n'avait montré Della Duck enfant, mais il s'était dit que cela ferait trop de personnages susceptibles de ne pas être reconnus par les lecteurs. Don Rosa supposa qu'elle mangeait "de la salade de pommes de terre hors-champ".
Publications françaises[]
Cette histoire a été publiée sept fois en France, dans :
- Picsou Magazine n°313, le 4 février 1998 ;
- Picsou Magazine n°408, en janvier 2006 ;
- Les Trésors de Picsou n°6, en janvier 2006 ;
- Les Trésors de Picsou n°12, en novembre 2010 ;
- La Grande épopée de Picsou n°6, le 16 septembre 2015 ;
- Picsou Magazine n°534, le 8 novembre 2017 ;
- Les Trésors de Picsou n°54, le 10 mars 2021.
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1re parution : janvier 1998 |